La Belgique est-elle menacée d'une pénurie d'électricité cet hiver ? Un seul des sept réacteurs nucléaires devrait être opérationnel au début du mois de novembre. Les importations seront indispensables pour éviter la pénurie.
Si l'hiver venait à être rigoureux, la Belgique pourrait se retrouver en pénurie d'électricité ! En effet, pendant tout le mois de novembre, un seul réacteur sera en état de fonctionnement.
Des travaux qui viennent menacer la fourniture d'électricité
La Belgique menacée de pénurie d'électricité, c'est un sujet récurrent ! Déjà par le passé, et notamment en 2013 et 2014, des coupures temporaires de courant étaient annoncées, du fait d'un parc vétuste composé de réacteurs nécessitant des travaux.Pour l'hiver 2018-2019 qui s'annonce, le gouvernement belge misait sur le redémarrage de deux réacteurs sur lesquels des travaux sont nécessaires. Il s'agit des réacteurs Tihange 2 et 3. Problème : l'intervention nécessaire est plus longue que prévue, et leur remise en exploitation est repoussée de plusieurs mois...
Tihange 2 reprendra du service le 31 mai 2019, tandis que Tihange 3 sera opérationnel le 1er mars 2019. C'est-à-dire après l'hiver. Des travaux sont nécessaires sur des bâtiments dans les parties non nucléaires du réacteur, après que des détériorations aient été constatées dans le béton.
Voilà qui laisse donc la fourniture de 2 000 megawatt à combler. Tihange 1 sera lui à l'arrêt en novembre, avant de reprendre du service pour le reste de l'hiver.
Une sortie du nucléaire inévitable
Plus de la moitié de l'électricité produite en Belgique est issue du nucléaire. Face au risque de pénurie, la Belgique peut compter sur ses voisins français, allemand et hollandais pour venir en renfort. Mais si l'hiver est rigoureux, cette importation va t-elle suffire ? Le parc vieillissant des installations et les difficultés à fournir l'énergie nécessaire pour l'hiver relancent l'éternelle question de la prolongation justifiée ou non de l'exploitation de certains réacteurs.Qui est responsable de ce décalage dans les travaux et de ce vieillissement inéluctable du parc ? La ministre de l'Energie Marie-Christine Marghem pointe du doigt Electrabel, la filiale d'Engie qui exploite les sept réacteurs belges. Des rumeurs ont circulé selon lesquelles Engie aurait proposé à EDF de racheter les sept réacteurs... rumeurs démenties.
Reste que Electrabel va devoir déterminer une stratégie claire et réorienter son activité pour honorer le nouveau pacte énergétique entériné par la Belgique. Ce dernier prévoit notamment une sortie progressive du nucléaire d'ici 2015. Le démantèlement des réacteurs semble donc incontournable.