Une équipe de chercheurs américains vient de mettre au point un épurateur capable de transformer le dioxyde de carbone en acide oxalique, un composant essentiel pour traiter les terres rares
Convertir le dioxyde de carbone en « quelque chose d'utile », c'est la promesse qu'ont voulu tenir S. Komar Kawatra, professeur en génie chimique, et son équipe de recherche de l'Université Technologique du Michigan. En développant un appareil épurant et convertissant le dioxyde de carbone en acide oxalique, le CO2 promet d'être utile aux terres rares, des matières minérales utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie.
Un épurateur prometteur
Alors que jusqu'ici le dioxyde de carbone est principalement abandonné dans les mers ou enfoui sous terre, ce nouvel épurateur promet à la fois de lutter contre les émissions de CO2 et de les transformer en acide oxalique. L'équipe de recherche travaille surtout à réduire au maximum les émissions de dioxyde de carbone en détruisant le CO2 des gaz de combustion à l'aide de carbonate de soude.En appliquant l'épurateur à la centrale thermique à vapeur de leur propre université, les chercheurs ont pu réduire de moitié le CO2 contenu dans le gaz à combustion émis par la centrale. En laboratoire, l'équipe a même pu l'anéantir.
Une méthode qui est surtout bien moins chère
Cette méthode de conversion du CO2 n'est pas si nouvelle. John Simmons, Directeur de Carbontech Energy et ancien élève de l'Université Technologique du Michigan, précise que le processus existe déjà en faisant appel à des amines spécifiques... à 20 000$ la tonne. A titre de comparaison, le carbonate de soude utilisé par l'équipe S. Komar Kawatra n'est qu'à 200 $ la tonne.Une aubaine pour les usages industriels, que John Simmons cherche à développer : « Nous devons trouver un moyen de le commercialiser ». En attendant, l'acide oxalique dégagé de cet épurateur pourra alimenter les productions de terres rares, détenues à 90 % par la Chine. S. Koma Kamatra y voit notamment un moyen pour les Etats-Unis d'exploiter ses propres terres rares.