Bien que le ferroviaire ne soit pas le plus gros pollueur des modes de transport, la SNCF a dévoilé, mardi, ses objectifs en matière d'émissions, pour répondre à l'urgence climatique.
La canicule qui frappe la quasi-totalité de la France métropolitaine en cette fin de mois de juin sonne comme un énième rappel à l'ordre et vient surtout renforcer l'urgence d'une prise de conscience des enjeux climatiques, qui doit être mondiale. Bien que transportant 10 % des voyageurs et des marchandises, la part du ferroviaire ne représente que 1,6 % des consommations d'énergie et 0,6 % des émissions de CO2 sur l'ensemble des modes de transport. Mais la SNCF prend sa part de responsabilité en détaillant sa double ambition : « renforcer sa contribution à l'atteinte de l'objectif zéro émission nette à 2050 de la France et poursuivre la réduction de son empreinte environnementale ».
Des trains hybrides en circulation en 2021, en série dès 2022
Pour atteindre une neutralité de ses émissions d'ici une quinzaine d'années alors que le nombre de voyageurs et de marchandises devrait croître de plus de 20 % avant 2050, la SNCF se doit de rafraîchir son matériel ferroviaire.Pour cela, la compagnie prévoit de faire circuler un premier train hybride dès 2020, une fois les phases d'essai validées. La SNCF teste actuellement avec Alstom (en partenariat avec les régions Centre-Val de Loire, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) un TER hybride qui combine différentes sources d'énergie comme l'alimentation électrique par caténaire, les moteurs thermiques et l'énergie stockée dans les batteries.
Concrètement, le train hybride permet une réduction de 20 % de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Mieux, il n'émet plus la moindre pollution en zone urbaine puisqu'à l'entrée d'une ville, celui-ci coupe son moteur et bascule sur batterie, en utilisant l'énergie de freinage stockée, puis récupérée. Les batteries sont, elles, sollicitées en complément lors des phases d'accélération, et permettent de diminuer les coûts au kilomètre de moitié.
Dans l'idéal, la SNCF espère une circulation commerciale de rames hybrides en 2021 et un déploiement en série l'année suivante. Les choses vont donc aller très vite.
Le train à hydrogène, un idéal qui doit encore trouver des acteurs pour le financer
L'autre solution privilégiée par la SNCF, c'est le train à hydrogène. En n'émettant que de la vapeur d'eau, il constitue le moyen idéal d'atteindre le zéro émission (CO2, polluants et particules fines comprises) et de donner vie à l'ambition de la compagnie ferroviaire de sortir du diesel d'ici 2035.« La motorisation de ce train repose sur l'hydrogène qui peut être utilisé comme carburant, ou en le faisant réagir à de l'oxygène dans une pile à hydrogène, pour produire de l'électricité alimentant des moteurs électriques », explique l'entreprise publique.
Une quinzaine de rames neuves pourraient être commandées dès cette année par les régions s'étant déjà positionnées pour mener une expérimentation : la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie, la région Auvergne Rhône-Alpes, le Grand Est et la région Bourgogne-Franche Comté. Pour financer le train à hydrogène, les coûts seront partagés entre l'État, les régions et des industriels. Les coûts d'études et de réalisation du tout premier prototype ont été estimés à 59 millions d'euros. L'État a promis de contribuer à hauteur de 22 millions d'euros.
N'oublions pas non plus les agro-carburants, comme le biodiesel issu du colza produit en France et l'électrification frugale combinée au train, que la SNCF garde dans un coin de sa tête.
Objectif zéro déchet d'ici 2035
Outre le zéro émission d'ici 2035, la SNCF ambitionne d'atteindre un autre objectif majeur pro-environnemental : le zéro déchet d'ici 2035. Celle-ci repose sur une vraie économie circulaire. Elle part des opérations de maintenance du réseau, avec le réemploi et le recyclage des produits de dépose comme les rails, les traverses bois et béton et le ballast.La SNCF indique que le recyclage a généré 45 millions d'euros de recettes en 2018. Il permet surtout d'éviter la phase d'extraction, ô combien consommatrice d'eau et d'énergie. SNCF réseau dispose aujourd'hui de 130 millions de tonnes de matériaux valorisables qui vont être recyclés, réemployés ou revendus à la filière.
Le principe est le même pour le matériel roulant. Une fois arrivée en fin de vie, une rame regorge de matières qui alimentent les filières de recyclage comme l'acier, le verre, le cuivre, le caoutchouc, le plastique, les mousses et textiles. « Les matériels voyageurs sont recyclés à hauteur de 92 % de leur masse », nous précise la SNCF, qui recycle 55 000 tonnes de matières tous les ans.
Enfin, la SNCF déploie partout en France un tout nouveau type de poubelles de tri dans les gares, destiné à réduire les déchets et à assurer leur recyclage. Parce que les usagers aussi, doivent participer.
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