C'est un objectif ambitieux que s'est fixé le Chili. D'ici 2050, le pays souhaite que 70% de sa consommation électrique provienne des énergies renouvelables.
Le Chili fait partie des exemples de transition les plus rapides en Amérique du Sud, voire dans le monde.
Le Chili parmi les meneurs en Amérique du Sud
Le Chili fait régulièrement de grands pas en faveur de l'électricité propre. Le pays est même considéré comme un précurseur : la centrale géothermique qu'il est en train de construire, et qui doit alimenter 165 000 foyers, est la première du genre sur le continent sud-américain. Dans un communiqué, l'ancien vice-président américain Al Gore a pointé le fait que le Chili affiche la plus grande expansion de production d'énergie solaire dans le monde. Un statut qui pourrait se poursuivre, le pays disposant d'une configuration admirable (ensoleillement, relief et sous-sol volcanique) et ne bénéficiant que peu de charbon, de pétrole et de gaz naturel.Aussi, aucune piste n'est écartée pour développer, toujours plus vite, le secteur des énergies propres : solaire, photovoltaïque, éolien, etc. Pourtant, si l'objectif des 70% d'énergies renouvelables reste conséquent, il semble être un pas en arrière : en 2017, les autorités chiliennes annonçaient que l'objectif pour 2050 était de 90%. En Europe, d'autres acteurs se montrent aussi, sinon plus ambitieux : l'Espagne souhaite que sa consommation électrique repose à 100% sur les énergies renouvelables en 2050. Même discours en France, où le groupe Engie affirme : « 100% d'énergie d'ici 2050, c'est possible ! ». Une transition faisable, mais que nous avions rapportée comme relevant aussi (et surtout ?) d'une volonté politique.
90% d'énergies renouvelables d'ici 2030 ?
Comme en Europe, le Chili ne doit pas perdre de temps s'il souhaite remplir ce nouvel objectif de 70%. D'après le ministre de l'Energie chilien, Juan Carlos Jobet, la part des énergies renouvelables dans la production électrique a atteint 46% en 2018 : « Dépasser l'objectif de 70% en 2050 implique un défi pour le secteur dans son ensemble, en termes de développement des nouvelles énergies », dit-il. Mais pour José Ignacio Escobar, président de l'association chilienne des énergies renouvelables, des objectifs plus ambitieux sont possibles. Il déclare « d'après nos estimations, le Chili pourrait tout à fait atteindre 90% d'énergies renouvelables en 2030 ». Avant d'ajouter que le potentiel du Chili dans le domaine est si important qu'« il pourrait certainement réfléchir à exporter ces énergies chez ses voisins à l'avenir ».Un potentiel qui n'a pas fini de se développer. Le Chili a créé en 2016 le MERIC, un centre de recherches spécialisé dans la valorisation de l'énergie d'origine océanique. Dans un pays qui compte plus de 4 000 kilomètres de côtes, et qui doit accueillir la COP 25, la course continue.
Source : Evwind