Des chercheurs de l'Université de Stanford et de l'Université technique du Danemark ont trouvé un moyen de convertir efficacement le dioxyde de carbone en monoxyde de carbone. Une découverte qui pourrait aboutir ensuite à la production d'un carburant synthétique qui n'émettrait pas de CO2.
La recherche de moyens de transport neutres en carbone passe particulièrement par l'électrification en ce qui concerne les voitures. Mais pour l'aviation ou le trafic maritime, cette solution est plus difficilement applicable, à cause notamment de la longueur des trajets et du poids des batteries. Pour ces secteurs, il faut donc avoir recours à des alternatives.
Moins de CO2 grâce... au CO2
Afin de limiter les émissions de CO2, certains scientifiques entendent exploiter... le CO2. L'idée de cette méthode est d'éliminer l'un des deux atomes d'oxygène de la molécule, afin d'obtenir du monoxyde de carbone (CO). Ensuite, en ajoutant de l'hydrogène au résultat, il est possible de produire des carburants utilisables notamment par des avions. Et en faisant appel à de l'énergie renouvelable, le procédé pourrait être neutre en carbone.Problème : à l'heure actuelle, les techniques employées pour cette production se heurtent à plusieurs obstacles. Elles sont en effet gourmandes en énergie, ne parviennent à convertir qu'une petite partie du CO2, et surtout, le procédé entraîne le dépôt de carbone pur, dégradant le dispositif, voire le détruisant à terme.
Les émissions de CO2 issues du transport aérien ne cessent de grimper, d'après une étude
Électrolyse à base de cérium
C'est là qu'interviennent les travaux des chercheurs de l'Université de Stanford (États-Unis) et de l'Université technique du Danemark. Les scientifiques ont allié leurs connaissances pour améliorer le processus.Ils sont ainsi partis des techniques actuelles, reposant sur une électrolyse du dioxyde de carbone, mais en employant un nouveau matériau. En lieu et place du traditionnel nickel, ils ont réalisé une électrode à base d'oxyde de cérium. De cette façon, ils ont obtenu des résultats plus probants : le nouveau dispositif a été beaucoup moins endommagé, ce qui a permis d'augmenter sa durée de vie. De plus, en supprimant les résidus de carbone, l'appareil était capable de convertir davantage de CO2 en CO, limitant ainsi les coûts de production.
Cette étude n'a toutefois pas permis d'aller jusqu'à la fabrication de carburant propre. Mais il s'agit d'un nouveau pas encourageant dans cette direction.
Source : ScienceDaily