C'est l'histoire de deux géants industriels qui font un pas vers un transport aérien plus propre. Boeing et Safran ont investi dans la société Electric Power Systems (EPS), qui développe des batteries pour le secteur aéronautique, dans le but de faire voler des engins électriques ou hybrides.
Si le secteur automobile a déjà bien avancé en matière d'électrification, la question est plus délicate pour l'aéronautique. De fat, alimenter un vol entier nécessite une autonomie importante, et donc un certain nombre de batteries. Mais cumulées, celles-ci peuvent finir par peser lourd, nécessitant alors plus d'énergie, donc plus de batteries, et donc plus de poids... Un cercle vicieux.
Des batteries plus légères pour l'aviation
Cette problématique n'est cependant pas une fatalité pour certaines entreprises, et notamment pour Electric Power Systems (EPS), basée à Logan, dans l'Utah (États-Unis). La société développe des dispositifs de stockage d'énergie sûrs et légers, particulièrement destinés aux industries aéronautique et spatiale. Ses batteries équipent déjà des engins volants électriques, tels que le X57 de la NASA ou l'eFlyer 2 de Bye Aerospace.Hier, l'entreprise américaine a reçu deux nouveaux soutiens de poids. En effet, EPS a conclu une levée de fonds, qui a vu l'arrivée de deux investisseurs majeurs : l'Américain Boeing et le Français Safran, à travers leurs fonds respectifs, Boeing HorizonX Ventures et Safran Corporate Ventures. Pour les deux industriels, l'idée de cette alliance de circonstance est d'aider EPS à « développer une base industrielle hautement automatisée, capable de produire à une échelle inédite des systèmes de stockage énergétique pour l'aviation », tout en réduisant le coût de ces batteries.
Cap sur la mobilité aérienne urbaine
Cependant, cela ne signifie pas que nous pourrons bientôt embarquer à plusieurs centaines dans un Boeing 747 100 % électrique pour un Paris-New York. Les avions concernés aujourd'hui sont plutôt des petits modèles à hélice, prévus pour transport entre deux et huit passagers.Mais pour Boeing et Safran, l'enjeu se situe également dans la future mobilité aérienne en zone urbaine. Le marché en est à peine à ses balbutiements, mais les deux entreprises souhaiteraient d'ores et déjà prendre de l'avance. C'est le sens donné à leurs récents investissements : le constructeur américain s'est rapproché de Cuberg, qui développe une nouvelle génération de batteries à forte densité énergétique, tandis que l'entreprise française a acquis une participation dans Oxis Energy, qui produit des cellules lithium-soufre pour améliorer l'efficacité du stockage d'énergie.
Source : FlightGlobal