Les batteries, c'est fini ? Demain, des piles flexibles alimentées par… la sueur

Bastien Contreras
Publié le 03 octobre 2019 à 17h37
Pile alimentée par sueur wearable
© Xiaohong Chen, Département de chimie moléculaire (CNRS/Université Grenoble-Alpes)

Et si on produisait de l'énergie en courant ? Des scientifiques travaillant pour des universités françaises et américaines ont mis au point une pile souple et extensible, capable d'adhérer à la peau. Et pour produire de l'énergie, le dispositif parvient à exploiter certains composants contenus dans la transpiration !

Le marché des objets connectés est en pleine croissance, en particulier celui des « wearables ». Ce terme particulier désigne les produits que l'on porte directement sur soi, tels que les montres ou les bracelets connectés.

Collaboration universitaire franco-américaine

Au fur et à mesure des progrès de miniaturisation, on tend à rapprocher ces objets du corps humain. Ils pourraient, par exemple, être portés directement sur la peau. Mais cette configuration pose alors la question de l'alimentation en électricité : il faut pouvoir disposer d'une batterie, ou d'un dispositif de stockage de l'énergie, suffisamment petite et flexible pour que l'appareil puisse fonctionner.

C'est justement le sujet de recherche de scientifiques issus du CNRS, de l'université Grenoble-Alpes et de l'université de Californie à San Diego (États-Unis). Les chercheurs ont assemblé leurs connaissances respectives en bioélectrochimie, en nanomachines, en biocapteurs et en nanobioélectronique, pour élaborer une pile d'un nouveau genre. Flexible, extensible et adhérant à la peau, celle-ci peut en effet transformer la sueur en énergie électrique.


La transpiration comme source d'énergie

Comment fonctionne cette innovation, qui a fait l'objet de plusieurs brevets ? Elle est principalement composée de nanotubes de carbones, d'un polymère, conférant à l'ensemble une structure en réseaux, et d'enzymes, le tout étant relié par des connecteurs extensibles, directement imprimés sur le tissu. Les enzymes y jouent un rôle crucial : ce sont elles qui sont à l'origine de la transformation de la sueur en énergie, réalisée via une oxydation du lactate présent dans la transpiration et une réduction de l'oxygène.

Les chercheurs ont testé leur « biopile » sur le bras d'un individu, auquel était également attachée une LED (un des dispositifs les plus énergivores en microélectronique). Cette dernière, grâce à l'ajout d'un amplificateur de tension, a ainsi pu être alimentée en continu par le dispositif souple, directement posé sur la peau.


Cette découverte pourrait avoir de multiples applications, notamment dans le domaine médical ou sportif. D'autant que la fabrication de la pile ne présente pas de complexité majeure. Mais pour l'heure, les scientifiques vont s'attacher à augmenter la tension fournie, afin de pouvoir alimenter, à terme, de véritables objets connectés.

Source : CNRS
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (10)
Fulmlmetal

Allez c’est reparti, voici le 60eme concept de nouvelles batteries du futur … dont on entendra plus jamais parler …
Bon cela dit, alimenter une LED et recharger/alimenter un smartphone c’est pas la même chose. C’est un rapport de 1 pour 10000, donc on attendra avant de crier à l’énergie du futur.

epi2mais

Pour les mecs comme moi qui passent leur vie avec la clim c’est mort donc.
OK, suivant.

manycalavera

On va finir en pile comme dans Matrix :frowning:

KlingonBrain

Demain, des piles flexibles alimentées par… la sueur

Malheureusement pour eux, ceux qui achètent des technogadgets sont des intellectuels qui ne suent pas beaucoup parce que leur travail ne demande pas d’efforts physiques.

Les chercheurs ont testé leur « biopile » sur le bras d’un individu, auquel était également attachée une LED (un des dispositifs les plus énergivores en microélectronique).

Non, les led sont loin d’être l’un des dispositif les plus énergivore en micro électronique.
Une Led peut commencer à s’illuminer avec une énergie très modeste.

Quasiment, avec un peu de métal approprié et un peu d’électrolyte, on y arrive facilement :

jkgolconde

j’vais pouvoir en revendre à EDF, mouhahahahaha

wackyseb

Et quand on ne court pas, qu’on ne sue presque jamais et qu’en plus on fait des injections de botox pour bloquer les glandes de la sueur sous les bras en été !!! On fait comment.
L’article ne parle pas de la sueur normale ou de sueur excessive due à l’effort.
Alors ???

MB_MB

A quand le chargeur dans le trou du cul… on y est presque !!!

linkin440

Et l’urine enrichie à l’uranium, on en parle quand ? :wink:

obyoneone

le top des batteries humaines, c’est dans Matrix…

_Ludo

J’ai pensé exactement la même chose :smiley:

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