L'Agence nationale des fréquences a publié, en fin de semaine dernière, les résultats de mesures d'exposition du public aux ondes radiofréquences des très controversés compteurs, réalisées entre juin et décembre 2018.
L'année dernière, entre le mois de juin et le mois de décembre, l'ANFR a mené une étude d'importance en réalisant des mesures sur 178 lieux différents. Compris dans la bande 9 kHz - 100 kHz, le dispositif ne concernait que des compteurs Linky. Les mesures furent ouvertes à la fois aux particuliers et aux collectivités locales, et ont aussi bien concerné des habitations que des lieux publics, outre le fait d'avoir été réalisées en intérieur, souvent en milieu urbain. Elles ont en tout cas fourni d'importantes données sur l'exposition aux ondes électromagnétiques du public.
Les valeurs limites réglementaires bien respectées par les compteurs Linky
Au terme de cette étude, l'Agence nationale des fréquences note qu'aucun dépassement du niveau réglementaire d'exposition aux champs électromagnétiques n'a été relevé dans la bande 9 kHz - 100 kHz. Pour plus d'un cas sur deux (99 sur 178), aucune émission CPL (courants porteurs en ligne) n'a été détectée. Le temps de mesure moyen avait atteint une heure.Linky : pour l'ANFR, les Equipements Radio des compteurs sont sans danger pour la santé
S'agissant de la bande de fréquence du CPL des compteurs Linky (dans la bande 35 kHz - 91 kHz), les niveaux de champ crête maximaux n'étaient que de 3,5 V/m et 0,17 µT, des valeurs extrêmement faibles. Celles-ci sont respectivement 25 et 37 fois inférieures aux valeurs limites réglementaires, fixées, elles, à 87 V/m et 6,25 µT. Rappelons que ces valeurs ont été définies par une recommandation européenne en 1999, puis appliquées en France par un décret datant du 3 mai 2002.
Durant la période, les valeurs moyennes sur 6 minutes ont aussi été relevées, et elles sont encore plus faibles, avec 0,015 V/m, soit 230 fois moins que la valeur crête maximale ; et 0,0006 µT, soit 275 fois moins que la valeur crête maximale. Les mesures furent réalisées à 20 cm du compteur, par défaut.
Linky reste inoffensif
L'ANFR entreprend des mesures d'exposition aux ondes des compteurs Linky depuis 2016. Elles sont effectuées par des laboratoires de mesure accrédités par le COFRAC, le Comité français d'accréditation, en toute indépendance.Le compteur Linky, de son côté, mesure l'énergie consommée dans un foyer en permanence, grâce à une installation électrique domestique. L'outil stocke cette valeur sous la forme d'un index. Le concentrateur, que l'on retrouve dans le transformateur de son quartier (ou de son village), questionne le compteur entre minuit et six heures du matin, une fois par jour, de façon à collecter les index stockés durant la journée qui vient de s'achever. C'est ensuite au tour du concentrateur de transmettre les données à un serveur informatique, via un réseau mobile.
Les échanges entre le compteur et le concentrateur se font grâce aux courants porteurs en ligne (CPL), des boîtiers rattachés à l'alimentation de la box internet et au décodeur TV. Transmettant en filaire, les compteurs Linky ne sont en théorie donc pas des émetteurs radioélectriques.
En revanche, des équipements radio Linky (ERL) peuvent être installés sur les compteurs. Fournis par les fournisseurs d'énergie, ils transmettent en temps réel les données du boîtier Linky en direction des appareils situés chez soi. Les ERL sont, eux, des émetteurs radioélectriques, puisqu'ils transmettent par radio. Mais seulement 1 % du temps, ce qui les rend inoffensifs.
Source : ANFR