L'Arcep s'est intéressée aux impacts environnementaux des réseaux du numérique, et plus particulièrement aux technologies utilisées par les opérateurs.
En France, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des opérateurs de télécommunications sont dues, en majorité, à la consommation électrique de leurs réseaux. Cette consommation énergétique pèse lourd sur les factures des entreprises puisqu'on estime qu'elle représenterait entre 15 et 20 % des coûts d'exploitation. L'Arcep, qui vante les mérites des réseaux les plus « récents », veut inciter les opérateurs à améliorer leur efficacité énergétique.
La fibre optique, bien moins gourmande en énergie que l'ADSL et le réseau téléphonique fixe
Le réseau d'accès constitue la plus grosse part du coût énergétique des échanges réseaux des opérateurs (80 % des consommations énergétiques du réseau de Free provenaient du réseau d'accès en 2017, à titre d'exemple). Aujourd'hui, plusieurs réseaux cohabitent : le cuivre (ADSL, VDSL), le câble, la fibre optique et le réseau cellulaire (pour les mobiles).S'agissant d'abord des réseaux fixes, l'Arcep précise que la fibre optique consommerait, en moyenne, un peu plus de 0,5 Watt par ligne. C'est trois fois moins que l'ADSL, qui consomme 1,8 W/ligne, et surtout, quatre fois moins que le RTC (2,1 W), le réseau téléphonique fixe. Malgré l'explosion des usages, on note ainsi, avec le temps, un réel gain de consommation.
La 4G consomme plus d'électricité que la fibre, l'ADSL et les lignes fixes réunies
Qu'en est-il maintenant des réseaux cellulaires ? Leur consommation, contrairement aux réseaux fixes, dépend foncièrement des usages. On mesure ainsi leur consommation en kWh par giga-octet de données transmises. Selon l'un des acteurs auditionnés par le régulateur, elle s'élèverait à 0,6 kWh/Go. On estime alors, pour une consommation mensuelle moyenne de 6,7 Go, qu'un utilisateur lambda 4G consommerait autour de 50 kWh d'électricité chaque mois. Ce qui est conséquent.En effet, l'utilisation du réseau mobile 4G dépasse très largement celle d'une ligne fibre optique (5 kWh), d'une ligne ADSL (16 kWh) et même d'une ligne RTC (19 kWh).
Se pose ainsi la question du maintien, à terme, des technologies cuivrées ou mobiles anciennes, qui fournissent le même service aux utilisateurs mais avec une consommation énergétique plus importante et des débits moindres.
Source : Arcep