Ces derniers jours, la CGT Énergie a multiplié les opérations coup-de-poing pour lutter contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
On n'en parle forcément moins que la mobilisation paralysante des cheminots, conducteurs et salariés de la SNCF et de la RATP, mais la CGT Énergie a mené plusieurs actions en France ces derniers jours, pour clamer son désaccord avec la réforme des retraites défendue par Édouard Philippe et ses ministres. Ses membres ont notamment coupé l'électricité dans certaines entreprises et basculé des foyers en heures creuses. Des actions qui, dans l'esprit, rappellent celles des Gilets jaunes sur les péages .
L'électricité, nouvelle arme de contestation
Beaucoup considèrent aujourd'hui que manifester dans des cortèges et dans les rues ne suffit plus, et que des actions de terrain peuvent avoir davantage de poids et d'impact sur la politique menée par le gouvernement.Après le discours du Premier ministre devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du mercredi 11 décembre, le Syndicat CGT lyonnais de l'Énergie a décidé, en assemblée générale, de passer des usagers en heures creuses, de bloquer des sites de travail en les plongeant dans le noir complet, de filtrer l'accès devant les centrales nucléaires, de baisser massivement la production pour fragiliser le réseau, de couper plusieurs préfectures et également des banques, ou de mettre en place des opérations péages gratuits.
En faisant de l'électricité une arme de contestation, l'appel du syndicat n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et plusieurs actions ont effectivement été répertoriées dans le pays.
Des actions un peu partout en France
Dans le Rhône, d'où est parti l'appel, les électriciens et les gaziers ont basculé 80 000 foyers en heures creuses, manifestant ainsi « leurs revendications de gagner l'inscription dans la Constitution que l'énergie n'est pas une marchandise, mais un bien de première nécessité, dont l'accès doit être garanti à toutes et tous ». Au départ, des coupures pures et simples d'électricité étaient évoquées.Grève : Alliance Autocar lance le « Bus Working », destiné aux travailleurs bloqués en gare
Les électriciens et gaziers se disent « en lutte pour une autre répartition des richesses et pour une société, plus juste et plus solidaire ». Outre les réformes des retraites, les manifestants s'opposent au projet de réforme Hercule, qui vise à privatiser une partie de leur métier.
À Bordeaux, les manifestants sous la bannière CGT Énergie se sont organisés pour couper l'électricité ou le gaz de certaines entreprises, parmi lesquelles Cdiscount, Decathlon ou Lidl, et en ont profité pour rétablir le courant chez les plus précaires, qui n'en bénéficiaient plus à cause des impayés.
"On prend les kilowatts des plus riches et on les redonne aux plus pauvres"
— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) December 13, 2019
A #Bordeaux, les grévistes ont coupé l'électricité à Cdiscount et la mairie pour la redistribuer.
Les Lumières se rallument en France...#grevedu13decembre #GiletsJaunes #Acte57 pic.twitter.com/cE7bgHylU8
Du côté de l'Hérault, les salariés d'Enedis qui s'étaient déclarés en grève se sont introduits dans la centrale d'alimentation électrique pour également opérer la bascule en heures creuses, mais sur l'ensemble du réseau cette fois.
À Sauclières, dans l'Aveyron, les grévistes auraient provoqué une importante panne entraînant une coupure qui aurait privé 33 000 foyers d'électricité de courant. Plusieurs quartiers ainsi que le centre hospitalier ont alors été coupés d'électricité. Pour ce dernier, les générateurs de secours ont fort heureusement pu prendre le relais le temps que les choses reviennent à la normale. Perpignan et Salanque sont parmi les autres villes à avoir été impactées par les actions menées par la CGT Énergie.
Source : CGT Énergie