Avec le SolarStratos et le PHASA-35, l'avenir de l'avion solaire semble brillant

Benoît Théry
Publié le 19 février 2020 à 17h19
SolarStratos
© SolarStratos

L'avion solaire PHASA-35 a réussi son premier vol. Mis au point par deux sociétés britanniques spécialisées dans l'aviation solaire, son objectif est de réussir à se maintenir dans un vol stratosphérique pendant au moins un an, en utilisant exclusivement l'énergie issue du Soleil.

Parallèlement, un autre projet poursuit son chemin : celui du SolarStratos, qui compte bien flirter avec l'espace. Voilà qui illustre un engouement de plus en plus concret pour l'aviation solaire.

Une alternative aux satellites ?

Le PHASA-35 (pour Persistent High Altitude Solar Aircraft) pèse 150 kilos pour 35 mètres d'envergure. Il a été conçu en deux ans par les sociétés BAE Systems et Prismatics. Prévu pour être placé à 20 000 mètres d'altitude, dans la stratosphère, il est présenté par les deux enseignes comme pouvant assurer des services relatifs à la surveillance, aux communications ou à la collecte de données environnementales. Il pourrait prendre part, par exemple, au développement de la 5G et offrir une alternative aux constellations de satellites qui fleurissent actuellement.

PHASA-35
Le PHASA-35

Pour ce vol de test, le PHASA-35 et ses panneaux photovoltaïques n'ont atteint que 2 000 mètres d'altitude. Dans son communiqué, BAE Systems ne dit pas combien de temps l'appareil est resté en vol pour cet essai, précisant simplement qu'« il a le potentiel de rester en vol pendant un an ». Pour Ian Muldowney, directeur d'ingénierie chez BAE Systems, « passer en deux ans de la conception au vol » est une prouesse. Il a déclaré qu'« il s'agit d'un premier résultat exceptionnel qui démontre le rythme qui peut être atteint lorsque nous réunissons le meilleur des capacités britanniques ». L'enseigne affirme ainsi que le PHASA-35 pourrait démarrer sa commercialisation dans les 12 mois. Avant cela, l'appareil devra effectuer d'autres vols de test.


De l'électricité dans l'air

Le projet du PHASA-35 en évoque un autre, développé cette fois par SolarStratos. Conçu en partenariat avec le Centre suisse d'Electronique et de Microtechnologie, il s'agit d'un appareil à la fois plus petit et plus lourd : 24 mètres d'envergure pour 450 kilos. Nous en avions parlé il y a quelques années comme étant le premier avion 100 % électrique et solaire à entrer dans la stratosphère. Cependant, comme le PHASA-35, il doit encore subir des tests cette année. Alors qu'était évoqué l'année dernière un objectif de 24 400 mètres d'altitude, les vols d'essai prévus en 2020 parlent plutôt de 10 000 mètres d'altitude.

SolarStratos
© SolarStratos


Ces deux projets témoignent de l'envol (sans mauvais jeu de mot) du secteur de l'aviation électrique-solaire. Depuis le projet Solar Impulse, largement médiatisé, des géants comme Airbus ou EasyJet se positionnent sur le segment de l'électrique. Cela dit, pour le moment, il ne semble pas question d'ajouter des panneaux solaires aux appareils de ces grands groupes.

Source : Electrek
Benoît Théry
Par Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellement, j'apprends à sourire sur mes photos de profil.

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Reste à voir quelle masse ces avions pourront embarquer car même avec la miniaturisation, du matériel d’observation ou servant de relai télécom doivent avoir un certain poids…

xryl

Ce n’est rien comparé au poids des batteries, malheureusement. Tant qu’il n’y aura pas un bon x5 sur la capacité de stockage des batteries, cela restera des avions plutôt typé drone léger, vu que toute charge utile est bouffée par les batteries.

Le problème principal de ce genre de modèle, c’est le rendement nécessaire entre l’énergie stockée et la portée générée. Une (bonne) batterie Li-Ion, c’est 500Wh/kg au max avec des moteurs à ~90% de rendement (soit 450Wh/kg au final), là où le moteur thermique c’est ~30% de rendement avec un carburant à 9000Wh/kg (soit 3000Wh/kg).

Alors, c’est vrai que le moteur électrique est plus léger et plus simple à mettre en œuvre et maintenir, mais le ratio du poids du moteur/poids de l’avion n’est pas suffisamment grand pour donner plus de latitude sur la charge utile.

Le fait qu’il soit solaire ne change rien là dessus, les cellules ne fonctionnant pas la nuit, l’avion ne pouvant pas lâcher du lest la nuit…

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