La nouvelle centrale à énergie solaire Nuñez de Balboa, que le service public espagnol Iberdrola décrit comme « la plus grande d'Europe », a fourni cette semaine son premier mégawatt-heure d'énergie.
D'une puissance de 500 mégawatts, cette centrale située dans l'Estrémadure, dans le sud-ouest de l'Espagne, possède 1,4 million de panneaux photovoltaïques et fournira de l'énergie à 250 000 personnes.
L'Espagne sur la route de l'énergie solaire
S'étendant sur 1 000 hectares, la centrale résulte d'un partenariat entre Iberdrola et le groupe spécialisé Ecoenergías del Guadiana, ainsi que d'un investissement de près de 300 millions d'euros de la part de cette première. Équipée d'1,4 million de panneaux solaires photovoltaïques, elle emploiera jusqu'à 1 200 personnes aux heures de pointe, et d'après le communiqué de presse d'Iberdrola, elle évitera chaque année l'émission de 215 000 tonnes de CO2. Elle fait également partie d'un projet plus large visant à l'installation de 3 000 MW d'électricité d'ici 2022.La multinationale a ajouté que si la centrale solaire Nuñez de Balboa était « la plus grande d'Europe », elle serait battue en taille dès 2021 par une autre central, cette fois baptisée Francisco Pizarro. Celle-ci se situera également en Estrémadure. Ses travaux ont débuté il y a deux mois. Le marché solaire espagnol pourrait ainsi ajouter jusqu'à 19,5 GW de puissance installée d'ici 2023.
En 2019, près des trois-quarts de la nouvelle capacité électrique installée étaient renouvelables
L'énergie renouvelable touchée par le COVID-19
La construction de la centrale a été achevée en décembre dernier, mais elle n'avait pas été inaugurée jusqu'à présent. Cette inauguration aurait pu être effectivement reportée, le secteur étant mis à mal par l'épidémie du nouveau coronavirus. Plus tôt cette semaine, rapporte CNBC, une société de recherche et de conseil a déclaré que le nombre d'installations solaires mondiales prévues pour 2020 avait déjà été revu à la baisse suite à la pandémie. La puissance installée supplémentaire devrait être de 106,4 GW, contre 129,5 GW initialement, soit une baisse de 18 % par rapport aux premières ambitions.Il y a quelques semaines, Abigail Ross-Hopper, la présidente et cheffe de la direction de la Solar Energy Industries Association (SEIA), basée aux États-Unis, a écrit que l'industrie solaire était « à risque », ajoutant que « les entreprises et les travailleurs du secteur solaire perdaient des contrats et étaient mis au chômage par le COVID-19 ».
Le solaire n'est d'ailleurs pas la seule énergie renouvelable à être touchée : l'éolien est également concerné par les défauts d'approvisionnement. Il y a quelques jours, le Danois Vestas, un leader européen qui travaille actuellement sur des éoliennes zéro déchet, a annoncé la mise en suspens de ses projets pour 2020.
Source : CNBC