Le Journal Officiel daté du mardi 21 avril a mentionné la mise en application de deux textes attendus depuis longtemps. Le plus important est celui de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui fixe la future évolution des sources d'énergie en France. Le pays prévoit ainsi d'atteindre au mieux 44 GW d' « énergie radiative du soleil » en 2028.
L'autre texte porte sur la stratégie nationale bas-carbone (SNCB), qui fixe les « objectifs de plafonds d'émissions de gaz à effet de serre de la France » jusqu'en 2033.
Un gigawatt solaire de plus chaque année
La PPE détaille des prévisions pour cinq types d'énergie : les éoliens terrestres et offshore, le solaire, l'hydroélectrique et la méthanisation. Pour chaque type d'énergie, le gouvernement s'est fixé un objectif à atteindre d'ici à 2023. Pour 2028, il prévoit des options « basses » et « hautes ». Ainsi, pour le secteur hydroélectrique par exemple, la capacité installée actuelle est de 25,5 GW selon EDF. Celle-ci doit atteindre 25,7 GW en 2023, puis entre 26,4 et 26,7 GW en 2028.Si les objectifs de cette PPE sont tenus, les éoliens terrestres et maritimes ainsi que le solaire observeront les augmentations les plus sensibles. L'évolution la plus importante est celle du solaire, qui doit atteindre 20,1 GW en 2023, puis entre 35,1 et 44,0 GW en 2028. Dans le meilleur des cas, l'éolien passera également de 24,1 GW à 2023 à 34,7 GW en 2028. La capacité de l'éolien maritime augmentera pour atteindre 2,4 GW en 2023 et 6,2 GW en 2028.
À noter que cette PPE fixe des objectifs sur 10 ans jusqu'en 2028. Si leur inscription au Journal Officiel n'intervient que maintenant, leur application a débuté au second semestre 2019. La PPE donne d'ailleurs des détails sur les moyens entrepris pour atteindre ces divers objectifs : le photovoltaïque au sol doit faire l'objet chaque année de deux appels d'offre représentant 1 GW de capacité installée. Celui-ci sera complété de trois appels d'offres par an pour le photovoltaïque sur bâtiment, à hauteur de 300 MW. L'éolien terrestre doit disposer de deux appels d'offre de 925 MW, mais uniquement à partir du second semestre 2020.
Un tiers d'émission en moins d'ici 2033
La PPE mentionne également d'autres objectifs visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Par rapport à 2012, la France compte réduire de 80 % sa consommation de charbon en 2028. Elle devra également compter un nombre conséquent de voitures propres, c'est-à-dire trois millions de véhicules électriques et 1,8 million de véhicules hybrides d'ici 2028. D'ici 2023, l'Hexagone doit compter 100 000 points de recharge publics pour les véhicules électriques, et entre 400 et 1 000 stations pour véhicules à hydrogène d'ici 2028.Ces moyens doivent satisfaire les objectifs d'émission fixés par une autre publication du Journal Officiel. La SNCB fixe les budgets carbone de la France par secteurs sur les périodes 2019-2023, 2024-2028 et 2029-2033. Ainsi, tous secteurs confondus (hors émissions et absorptions associées à l'usage des terres et à la foresterie), les émissions de la France en 2015 se sont établies à 458 mégatonnes de CO2. D'ici la fin de l'année 2023, ce chiffre doit être ramené à 422 mégatonnes, puis à 359 en 2028 et à 300 mégatonnes en 2033. Ce qui représente une baisse d'un tiers des émissions sur une période de 18 ans.
Sources : Journal Officiel, PV-Magazine et EDF