© Sander Weeteling / Unsplash
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Le secteur de l'énergie avance résolument vers un niveau nul d'émissions de CO₂, en dépit d'une année 2022 marquée par de nombreuses contradictions.

Le think-tank Ember a publié un rapport qui révèle que les énergies solaire et éolienne représentaient 12 % du mix électrique mondial en 2022, contre 10 % en 2021, ce qui laisse présager une baisse historique de l'utilisation des combustibles fossiles d'ici fin 2023.

La production à partir d'énergies renouvelables en hausse

Depuis plusieurs années, de nombreux gouvernements et industriels augmentent leurs investissements dans le secteur des énergies renouvelables. L'éolien et le solaire en ont été les principaux bénéficiaires, et sont désormais incontournables pour limiter l'utilisation des énergies fossiles.

Ainsi, en 2022, le solaire a progressé de 24 % et l'éolien de 17 %, pour une production supplémentaire de 557 TWh. Cela représente 80 % des nouveaux besoins en électricité dans les 78 pays inclus dans le rapport, qui représentent ensemble 93 % de la demande mondiale d'électricité.

De plus, dans 60 d'entre eux, le solaire et l'éolien représentent désormais 10 % de leur mix électrique. Au total, selon Ember, les sources d'électricité propres, y compris le nucléaire, ont atteint le taux record de 39 % de l'électricité produite dans le monde.

© Ember
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Un gros caillou dans la chaussure

Mais tout n'est pas positif. L'une des sources les plus émettrices de CO₂, le charbon, a pu croître de 1,1 % en 2022, profitant de l'augmentation inexorable de la demande d'électricité et de la hausse du prix du gaz. Il représente encore 36 % du mix électrique mondial et reste la principale source d'énergie dans le secteur de l'électricité.

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Ainsi, malgré tous les efforts consentis, ce dernier a atteint des niveaux records d'émissions de CO₂, en hausse de 1,3 %. Le principal responsable ? La Chine. Li Shuo, conseiller politique principal de Greenpeace en Asie de l'Est, explique :

« La Chine est un mastodonte dans le secteur mondial de l'électricité. Cela n'est pas seulement dû à sa taille, mais aussi à une tendance préoccupante du développement de son secteur de l'électricité. Il ne fait aucun doute qu’elle est à la tête de l'expansion mondiale des énergies renouvelables. Mais dans le même temps, le pays accélère l'approbation des projets liés au charbon ».

Une nouvelle ère s'ouvre pour le monde ?

Toutefois, Ember indique que nous aurions assisté au pic des émissions de CO₂ de ce secteur en 2022. En 2023, en effet, les énergies propres pourraient répondre à la totalité de l'augmentation de la demande d'électricité dans le monde. Par extension, la part des énergies fossiles dans le mix électrique pourrait légèrement diminuer, d'environ 0,3 %, avant de décliner plus significativement et inexorablement dans les années et décennies à venir.

Małgorzata Wiatros-Motyka, l'auteur principal du rapport publié par l'organisation, a ainsi déclaré : « En cette décennie décisive pour le climat, c'est le début de la fin de l'ère fossile. Nous entrons dans l'ère de l'énergie propre ». Avant d’ajouter :

« Les conditions sont réunies pour que l'éolien et le solaire connaissent une ascension fulgurante. L'électricité propre va remodeler l'économie mondiale, des transports aux industries et au-delà. Une nouvelle ère de réduction des émissions fossiles signifie que la réduction progressive de la production d'électricité à partir du charbon aura lieu, et la fin de la croissance de la production d'électricité à partir du gaz est désormais en vue. Le changement arrive à grands pas ».

Selon l'Agence internationale de l'énergie, si le secteur de l'électricité est aujourd'hui le plus gros émetteur de CO₂, il pourrait également être le premier à atteindre zéro émission d'ici à 2040. Mais Wiatros-Motyka met en garde : « Tout dépend des mesures prises aujourd'hui par les gouvernements, les entreprises et les citoyens pour mettre le monde sur la voie de l'énergie propre ».

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Source : Electrek