Décidément, le télescope spatial James Webb ne semble vraiment pas vouloir quitter la Terre ! Après des années de retard, le JWST (James Webb Space Telescop) devait finalement s’envoler depuis le centre spatial guyanais le 31 octobre prochain. Aux dernières nouvelles, cependant, son lancement serait une nouvelle fois repoussé.
Un départ vers le point de Lagrange Terre-Soleil L2 reste cependant prévu avant la fin de l’année 2021.
Un problème avec Ariane 5
Dans le cadre d’un briefing auquel a assisté Ars Technica, la directrice des services de lancement du JWST chez Arianespace, Beatriz Romero, aurait confirmé les rumeurs stipulant qu’un lancement de James Webb fin octobre est désormais impossible. On serait cependant loin des précédents retards et reports de James Webb, qui se comptaient jusqu’ici en trimestres ou en années. D’après la NASA, le lancement pourrait avoir lieu à partir de mi-novembre, et plus probablement en décembre. Sous certaines conditions…
En premier lieu, il faudra s’assurer que les problèmes rencontrés récemment sur Ariane 5 sont tous résolus. À l’heure actuelle, Ariane 5 reste un lanceur extrêmement fiable. Sur les 109 tirs effectués, seuls deux ont été des échecs complets, trois autres connaissant des échecs partiels. Mais même si les douze derniers vols ont été des succès, les lancements de février et août 2020 ont été « moins que nominaux ». Autrement dit, des défauts ont été repérés au niveau de la coiffe de la fusée, dont la séparation a entraîné des vibrations anormales. Si cela n’a pas endommagé les satellites embarqués à bord, l’ESA, la NASA et Arianespace ne veulent prendre absolument aucun risque avec James Webb, dont le développement a coûté près de 10 milliards de dollars !
A priori, le défaut aurait été identifié et corrigé. Mais Arianespace estime qu’il faudrait deux lancements pour confirmer la correction avant de se risquer à lancer le JWST. Or, seul un lancement commercial est prévu avant le décollage du télescope spatial. Ainsi, James Webb pourrait prendre son envol non pas avec le deuxième lancement prévu cette année pour Ariane 5, mais avec le troisième, dont la date n’est pas encore fixée.
Une logistique complexe en pleine pandémie
Outre les soucis liés au lanceur, d’autres problèmes viennent compliquer la tâche des planificateurs de la mission. D’une part, il semblerait que l’organisation du transport du télescope entre Houston, au Texas, et Kourou, en Guyane, soit plus long et complexe que prévu. Le conditionnement du JWST prendrait notamment plus de temps que prévu, à la fois pour des raisons techniques et sanitaires. La NASA et Northrop Grumman, l’intégrateur du télescope, espèrent finir le travail pour le mois d’août.
Prévu par voie maritime, le voyage devra se faire dans des conditions météorologiques propices, ce qui entraîne une nouvelle incertitude. Sur place, il faudra à nouveau compter environ deux mois de préparation avant le lancement. Enfin, le lancement pourrait une nouvelle fois être retardé si l’épidémie de COVID-19 continue de faire des ravages en Guyane à cette période de l’année.
On le voit, si l’optimisme reste de mise à la NASA et à l’ESA, un ultime report début 2022 reste encore possible.
Source : Ars Technica, SpaceNews