Actuellement, le grand "pare-soleil" du télescope est (très précautionneusement) replié en position de décollage, pas comme sur ce cliché qui montre bien la taille globale du télescope. Crédits NASA
Actuellement, le grand "pare-soleil" du télescope est (très précautionneusement) replié en position de décollage, pas comme sur ce cliché qui montre bien la taille globale du télescope. Crédits NASA

Le JWST vient de terminer une intense campagne d'essais pour valider la réponse de ses instruments dans l'espace. Les derniers éléments, notamment les panneaux solaires, sont installés sur le télescope… 

Il reste toutefois encore plus de six mois avant son départ pour la Guyane, et 14 mois avant son décollage.

Démesure(s)

Le JWST n'a pas le droit à l'erreur. C'est la formule qui justifie, ces dernières années, tous les reports et les retards de lancement du gigantesque télescope repliable, qui décollera depuis le Centre Spatial Guyanais au sommet d'une fusée Ariane 5. Avec un budget qui flirte allègrement avec les 10 milliards de dollars dépensés en une décennie et des capacités qui repousseront les limites de l'observation, on comprend aisément que ce ne sont pas quelques mois de plus ou de moins qui importent, si tant est qu'ils permettent d'assurer que le télescope se comportera comme prévu une fois sur son trajet pour le point de Lagrange Terre-soleil L2, à 1,5 millions de kilomètres de son point de départ.

Là-bas, impossible de le réparer en cas de panne, c'est trop lointain et le véhicule n'est pas prévu pour ça. Le décollage est actuellement fixé au 31 octobre 2021.

Grand télescope, petits panneaux

Le JWST n'a pas le droit à l'erreur donc et son long déploiement doit se dérouler sans encombre. Cette étape qui durera plusieurs semaines, concerne le « pare-soleil », les éléments du réseau de miroir, le triple mat télescopique, et les panneaux solaires.

Ces derniers, qui sont prêts depuis longtemps, ont été réinstallés en août sur le télescope, à présent plus ou moins complet (véhicule, pare-soleil, miroir et instruments scientifiques). Ils surprennent car comparés à la taille du JWST, les cinq panneaux solaires étendus sur six mètres de long sont minuscules.

Ils ne délivrent ainsi « que » 1 kilowatt, mais le télescope n'est pas gourmand (c'est environ la consommation d'un grille-pain), et n'a pas non plus besoin de grosses batteries, puisqu'il restera en permanence éclairé par le Soleil.

Cela dit les panneaux ont beau être petits, s'ils ne se déploient pas correctement, le télescope est fichu.

Test après test

Le JWST n'a définitivement pas le droit à l'erreur, et c'est pour cette raison que la NASA a conduit un important test de simulation de commandes au début du mois d'août, nommé le « Ground Segment Test ».

Le centre de contrôle qui servira au cours de sa mission dans l'espace, basé à Baltimore (USA) au Space Telescope Science Institute, a envoyé plusieurs sets de commandes et de données au JWST, en test à Redondo Beach en Californie. Les protocoles et moyens utilisés sont les mêmes que ceux qui seront mis en oeuvre durant sa mission finale… À ceci près que le télescope est dans une salle blanche !

Les équipes ont mené des campagnes complètes de commandes pour des observations, ce qui comprend l'orientation du télescope et des miroirs, ou encore l'activation des différents instruments scientifiques embarqués… Cette validation finale a duré quatre jours et a mobilisé plus d'une centaine de personnes. Et s'est terminée par une bonne nouvelle : le télescope James Webb répond parfaitement aux commandes.

Après une nouvelle campagne d'essais qui aura lieu cet automne pour vérifier sa résistance aux vibrations et aux ondes sonores lors du lancement, le JWST sera déplié pour inspection, et replié une dernière fois avant de partir pour la Guyane, au début de l'année prochaine.

Source :

NASA