Et cette fois, c'est la bonne ? L'ESA, la NASA et Arianespace ont défini une nouvelle date pour le décollage du télescope JWST depuis le Centre spatial guyanais. Le grand bijou de technologie n'a pas encore quitté la Californie, mais son lanceur est arrivé sur place et les équipes se préparent pour l'un des plus importants comptes à rebours.
En espérant qu'il ne soit pas encore reporté…
Jeu de piste pré-campagne
Après des années et des années d'attente, le décollage du télescope spatial James Webb se précise. La saga touche en effet à son terme, puisqu'après avoir terminé ses tests cet été (après un nouveau dépliage au printemps), le transfert vers le site de lancement a été autorisé.
Les autorités américaines gardent le silence sur la date de départ du satellite vers la Guyane, mais les observateurs avertis ont remarqué que depuis une semaine, le cargo roulier MN Colibri est ancré dans le port de Los Angeles (c'est de là que le télescope, hébergé chez Northrop Grumman, devrait partir). Inconnu aux États-Unis, le navire est utilisé de longue date pour transporter satellites et étages de fusée depuis la France jusqu'en Guyane. Simple hasard de calendrier ?
La fusée est sur place !
Son « sistership », le MN Toucan a débarqué les deux étages d'Ariane 5 qui aideront le JWST à traverser l'atmosphère et à foncer vers le Point de Lagrange L2 il y a quelques jours. Arianespace, l'ESA et la NASA se sont concertés pour définir une nouvelle date, plus raisonnable à cause des délais de dernière minute : le 18 décembre 2021. « Nous sommes impatients de voir les derniers préparatifs du lancement au Centre spatial guyanais », expliquait hier Günther Hasinger, Directeur scientifique de l'ESA.
La campagne côté lanceur pourra démarrer 29 jours avant le tir lorsque l'étage central d'Ariane 5 sera mis à la verticale sur sa table de lancement. Cela n'est pas prévu avant début novembre, car il reste encore un vol à Ariane 5, qui doit décoller de Kourou avant le télescope JWST (vol VA255, actuellement prévu le 22 octobre). Le télescope quant à lui sera préparé de façon indépendante, mis sous coiffe et transféré vers le bâtiment d'assemblage final une semaine avant le décollage.
Pas de marge d'erreur
Un moment crucial pour la contribution de l'ESA au programme JWST (l'Europe spatiale fournit aussi un instrument et demi), et une pression énorme sur les épaules de toutes les équipes qui travaillent sur ce lancement depuis bien longtemps. Le « James Webb » est en effet la charge utile la plus chère jamais envoyée dans l'espace, avec un coût global avoisinant les 10 milliards de dollars.
Après son lancement, le télescope suivra un trajet de quatre semaines au cours desquelles il sera lentement déployé en vue de son arrivée au Point de Lagrange L2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre. S'il est en mesure de commencer correctement ses mesures, il promet de révolutionner l'observation astronomique.
Source : ESA