La date se rapproche et la tension monte autour du télescope James Webb. Délicatement préparé pour son décollage à présent prévu le 24 décembre, il attend les dernières vérifications avant le transfert sur la zone de lancement.
Et encore, ce n'est que le début de l'odyssée…
Allô Houston, ici Kourou !
C'est ce 17 décembre que la coiffe est censée s'abaisser sur le télescope James Webb (JWST). Une opération délicate, mais maîtrisée par les équipes sur place. De façon générale depuis son arrivée le 12 octobre, les différentes étapes menant au décollage se sont remarquablement bien déroulées.
Bien sûr, il y a eu quelques retards, et même des doutes à la suite d'une « vibration incontrôlée » d'un équipement qui maintenait le télescope en novembre. Mais rien de comparable aux années et aux milliards de dollars de dépassements qui ont mené à ce lancement en 2021 ! Les équipes scientifiques comme celles des agences (NASA, ESA, CSA) savent qu'il y aura encore, quoi qu'il arrive, quelques surprises à venir, mais tout réside dans une préparation la plus avancée possible. Le JWST décollera-t-il le 24 décembre ?
Bien envie de décoller, quand même
Ces derniers jours, les activités ont beaucoup progressé : la fusée est totalement assemblée au sein du Bâtiment d'Assemblage Final (BAF) du Centre Spatial Guyanais, et le télescope JWST est lui aussi déjà installé sur son adapteur au sommet du deuxième étage d'Ariane 5.
Avant-hier, un problème sur un câble reliant le coûteux observatoire au lanceur a entraîné deux jours de retard. Il ne reste plus qu'à installer la coiffe particulière de ce vol (elle possède notamment des dispositifs d'équilibrage de pression optimisés), puis à autoriser la fin de la campagne à prendre place. À J-1, Ariane 5 fera le trajet vers sa zone de lancement (ELA-3), et le long compte à rebours avant le décollage pourra s'égrener…
La mission du lanceur européen va durer 27 minutes, qui seront riches en émotions (mais pas uniquement, car c'est la charge utile la plus chère, avec ses 10 milliards de dollars !).
Et il faudra attendre le déploiement
N'oublions pas que le lancement, qui est traditionnellement vu comme la « dernière étape » avant la mise en activité d'un télescope orbital, ne signe ici que le début de six mois au cours desquels chaque déploiement sera attentivement mesuré et d'une importance significative. Replié tel qu'il est actuellement sur Ariane 5, le JWST ne sert à rien.
En revanche, lorsqu'il sera sur son orbite finale autour du Point de Lagrange L2, le télescope James Webb sera un outil d'observation de l'univers absolument inégalé, avec des instruments plus performants et précis que jamais. Des astéroïdes aux exoplanètes, des galaxies à la naissance de l'univers, il tentera d'approfondir, et même de révolutionner grâce à ses capteurs infrarouge tout un pan des connaissances astronomiques.