On comprend aisément pourquoi il est devenu l'astéroïde détecté avec la signature visuelle la plus faible ! © ESO/O. Hainaut
On comprend aisément pourquoi il est devenu l'astéroïde détecté avec la signature visuelle la plus faible ! © ESO/O. Hainaut

Ce 30 juin, c'est la Journée internationale des astéroïdes ! À cette occasion, l'Agence Spatiale Européenne détaille sa traque du très discret astéroïde « 2021 QM1 » pour savoir si oui ou non il pose un danger de collision avec la Terre en 2052. Pas de panique, celui-ci va nous éviter. La surveillance continue…

Dans la « Danger Zone » ?

Comme plus d'une douzaine de petits astéroïdes chaque nuit d'été, l'observatoire du Mont Lemmon en Arizona a détecté et classé 2021 QM1 dans la catégorie des géocroiseurs. Lors de sa découverte, il était surtout important de vérifier qu'il s'agissait bien d'un nouvel astéroïde, et qu'il n'était pas sur une trajectoire de collision proche. Juste après leur découverte, il y a de toute façon trop d'incertitudes sur l'orbite des astéroïdes pour anticiper leur chemin précis sur des décennies.

Il faut pour cela des observations secondaires, qui sont régulièrement prévues et même automatisées. Malheureusement pour 2021 QM1, au fur et à mesure que sa trajectoire gagnait des degrés de certitude, il a grimpé dans la « liste des risques », avec une faible (mais persistante) probabilité de collision avec notre planète en 2052.

Les grands télescopes à la rescousse

Plus un astéroïde pose de risques, plus les différentes instances internationales cherchent à l'observer pour affiner les prévisions. Problème, pour 2021 QM1, il a fallu attendre des mois. Le petit astéroïde de 50 mètres de diamètre environ était très mal positionné par rapport à la Terre : il est passé de l'autre côté du Soleil. Pas grave, il suffit donc d'attendre qu'il réapparaisse pour confirmer sa trajectoire, non ?

Ce n'est pas si simple. Car à ce moment-là, 2021 QM1 était très éloigné de la Terre... Et il passait devant la Voie Lactée, zone brillante qui rend les observations difficiles. Si difficiles qu'il a fallu l'aide du Very Large Telescope (VLT) et l'un de ses miroirs de 8 mètres de diamètre ! Le VLT a finalement pu le détecter le 24 mai, 2021 QM1 devenant l'astéroïde avec la plus faible signature visible à être détecté depuis la Terre ! Il a fallu beaucoup d'efforts… Pour confirmer que finalement, le petit astéroïde ne poserait pas de problème de collision, ni maintenant ni en 2052.

Une liste scrutée de près

Il reste 1 378 astéroïdes dans la liste tenue par l'ESA, l'extrême majorité ayant une probabilité d'impact extrêmement faible. Les quelques unités restantes ont soit des diamètres inférieurs à 10 mètres rendant l'observation et donc le calcul de leurs trajectoires difficiles, soit des horizons extrêmement lointains pour leurs passages proches. Aucun astéroïde dangereux n'est répertorié aujourd'hui avec une haute probabilité d'impact.

"Quoi, ils ont réussi à détecter 2021 QM1 d'aussi loin ?" Eh oui. Et il n'est plus dans la liste. © Netflix
"Quoi, ils ont réussi à détecter 2021 QM1 d'aussi loin ?" Eh oui. Et il n'est plus dans la liste. © Netflix

Ce 30 juin est la journée des Astéroïdes (Asteroid Day), en commémoration de l'impressionnant impact de la Toungouska, au centre de la Sibérie russe, le 30 juin 1908, qui reste l'un des impacts recensés les plus importants de l'Histoire moderne. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur ces petits corps de notre Système Solaire, qui sont des millions et pour lesquels les efforts de découverte et d'identification s'accélèrent depuis une décennie, en particulier pour les géocroiseurs.

Source : ESA