Une récompense, mais aussi une responsabilité pour une astronaute très expérimentée. Crédits:  ESA
Une récompense, mais aussi une responsabilité pour une astronaute très expérimentée. Crédits: ESA

Alors que sa mission de longue durée sur la Station spatiale internationale se termine, l'astronaute italienne de l'ESA va finalement devenir la première femme européenne à commander l'ISS. Un honneur qui lui avait été d'abord refusé, pour des raisons de calendrier…

C'est plutôt un retour à la normale pour l'ex-pilote de chasse.

Une astronaute ordinaire ?

Pour son 45e anniversaire, Samantha Cristoforetti avait eu le droit de revêtir sa combinaison de vol et de se préparer pour le décollage orbital qui avait lieu le lendemain. Car le 27 avril 2022, avec la capsule Crew Dragon (Crew-4) de SpaceX, elle décollait à destination de la Station spatiale internationale.

Membre de la sélection d'astronautes de l'ESA depuis la sélection de 2008 et collègue de Thomas Pesquet, celle qui fut l'une des premières femmes pilotes de chasse en Italie est devenue depuis une décennie l'une des très rares astronautes féminines européennes. Dans les traces d'Elen Sharman et Claudie Haigneré, elle s'était envolée une première fois pour l'orbite en 2014 pour sa mission « Futura », qui avait à l'époque fait beaucoup parler d'elle, puisqu'elle en revenait avec le vol le plus long jamais réalisé par une femme, 200 jours en orbite (il fut ensuite dépassé).

Commandera, commandera pas…

Dévouée à l'ESA, la mission Minerva que Samantha Cristoforetti a donc démarrée en avril et qui se termine le mois prochain, devait à l'origine récompenser son expérience, ses années de formation et ses vols en l'honorant du titre de commandante de la Station. À l'image de ce qu'ont vécu avant elle l'Allemand Alexander Gerst, le Français Thomas Pesquet ou son collègue italien Luca Parmitano.

Mais quelques semaines avant le décollage, patatras, on apprenait que le calendrier des vols, avec une rotation des équipages sur Crew Dragon un peu plus courte que celle des Russes sur Soyouz, ne lui permettrait pas d'avoir son « créneau » de commandement. Une décision complexe, due à la planification, et que l'ESA avait tenté de contourner avec une communication autour du « commandement de la partie non-russe » de la station. Un acte manqué, même si ce n'est pas une finalité en soi dans une carrière…

Heureusement pour elle, le décollage de la mission Crew-5 a finalement été repoussé à début octobre, c'était donc l'occasion de remettre le clocher au milieu du village.

Samantha Cristoforetti et ses petits camarades de la sélection de 2009. Crédits : ESA
Samantha Cristoforetti et ses petits camarades de la sélection de 2009. Crédits : ESA

Partir et revenir

En effet, sur l'ISS le moment des rotations d'équipage approche : il faut terminer les tâches scientifiques des missions en cours, et se préparer à accueillir les remplaçants ainsi qu'au retour sur Terre. Dans six jours, le 21 septembre, Soyouz MS-22 devrait décoller depuis Baïkonour, ce qui entamera le changement d'astronautes par le segment russe.

Soyouz MS-21 retournera sur Terre le 29 septembre… et la veille le 28, Samantha Cristoforetti deviendra donc la commandante de l'équipage pour quelques jours. Ce qui n'est d'ailleurs pas uniquement honorifique, il y a plusieurs responsabilités attachées, en particulier en cas d'urgence ou de coupure des communications. Elle laissera le poste début octobre, après l'arrivée de l'équipage Crew-5 dans la prochaine capsule habitée de SpaceX.

À noter également que sa mission, même sans ce commandement, est un succès, avec notamment une sortie spatiale très réussie, effectuée sur les flancs des modules russes.

Source : ESA