Tout est dans les bulles… dans l'huile ! Une équipe grecque a réussi avec une expérience embarquée dans un vol « Zero G » à montrer que l'impesanteur n'est pas un obstacle pour faire frire des aliments. Une bonne nouvelle pour les futurs astronautes et toute une gamme de bons petits plats dans l'espace !
Cultiver des légumes c'est bien, pouvoir les frire, c'est encore mieux ?
Silence, ça pousse… et ça frit !
On peut faire pousser des plantes en impesanteur, cela a déjà été montré. Ces dernières années d'ailleurs, on a largement suivi les progrès de la NASA qui a testé différentes espèces au sein de la Station spatiale internationale : des salades, des tomates, des piments doux. Réservées en grande partie à la recherche, ces cultures pourraient à l'avenir être consommées par les occupants, et donc préparées.
Arrive donc toujours quelqu'un pour poser les questions les plus cruciales : pourrait-on frire des aliments en impesanteur ? Partant du principe que le gras, c'est la vie, ou plutôt que l'expérience valait la peine d'être tentée, une équipe grecque a conçu un dispositif qui a volé à deux reprises lors de campagnes d'essais en vol Zero G. Pour ces dernières, un avion effectue des paraboles particulières qui assurent environ 30 secondes de chute libre à ses passagers.
De la friture sur la ligne
Faire frire des aliments est en réalité un processus relativement complexe sur le plan chimique et physique, qui fait intervenir les bulles de vapeur d'eau contenue dans les aliments. Ce qui ne pose pas de problème sur Terre, car, la gravité aidant, les bulles plus légères que l'huile remontent à la surface. Mais en impesanteur, alors ?
La question est très intéressante, car il était en effet possible que la vapeur « colle » aux aliments (ici une pomme de terre) et forme une couche qui, drame absolu, empêcherait la friture. Heureusement, le test a été concluant, et il semble possible qu'on voie un jour des « space-frites », pour peu qu'une machine adaptée, de l'huile et des pommes de terre soient rassemblées au même endroit. Comme quoi derrière une question relativement simple se cachent des processus souvent complexes !
Avoir la frite, une question de confort
On pourrait se demander pourquoi l'ESA et cette université ont produit tant d'efforts pour montrer qu'il était possible de frire des aliments en impesanteur. John Lioumbas, qui fait partie de l'équipe, explique que cela pourrait mener à d'autres avancées « dans plusieurs domaines, du processus pour faire bouillir à la production d'hydrogène grâce à l'énergie solaire ».
Mais en réalité, il faut également comprendre que si les longs voyages spatiaux se généralisent dans les décennies à venir, les occupants des véhicules et des stations devront être plus autonomes qu'aujourd'hui. Cela signifie aussi qu'ils devront produire leurs aliments et les cuisiner. Avoir prouvé qu'il était possible de fabriquer une bonne machine à café, de faire pousser des plantes et frire des pommes de terre servira une possible normalité future, celle du bien-être de ces astronautes au long cours.
Source : ESA