L'arrivée du cargo Dragon CRS-28... sur fond de nuages moutonnants ! Crédits NASA
L'arrivée du cargo Dragon CRS-28... sur fond de nuages moutonnants ! Crédits NASA

Le cargo Dragon CRS-28 s'est amarré automatiquement à la Station spatiale internationale ce 6 juin. Il transportait plus de trois tonnes de fret pour maintenir les grands laboratoires en condition pour la décennie à venir… mais aussi pour y vivre dans les prochains mois, avec de nouvelles expériences.

Il a décollé hier, avant de rattraper lentement la station.

De quoi manger et travailler pour plusieurs mois

C'est une arrivée qui peut sembler banale, puisqu'il y en a environ six chaque année sur la Station spatiale internationale. Le cargo Dragon CRS-26, qui a décollé avec un retard de vingt-quatre heures le 5 juin (à cause de la capricieuse météo de Floride) est arrivé en fin de matinée et s'est orienté automatiquement en tournant autour de l'ISS avant de s'approcher et de s'amarrer à 11h54. Après avoir équilibré les pressions et effectué quelques vérifications électriques, les astronautes pourront ouvrir l'écoutille du véhicule en fin d'après-midi, pour commencer à déballer les trois tonnes de fret qui viennent d'arriver. Probablement à temps pour profiter dès ce soir d'éléments très importants pour le moral à bord : des fruits et légumes frais !

Dans le compartiment pressurisé de la capsule se trouvent environ une tonne de consommables. Des affaires personnelles pour les astronautes, des vêtements, des serviettes de toilette, de l'eau et de quoi manger en abondance, y compris quelques réserves au cas où un futur cargo raterait sa mission. Il y a quelques remplacements informatiques, des bombonnes d'air et 48 kilos de matériel pour les scaphandres, car plusieurs sorties sont prévues dans les mois à venir.

Les derniers des panneaux sont là !

D'ailleurs, dans la soute non pressurisée de Dragon se trouvent deux grands panneaux déroulants iROSA, les derniers qui viennent en complément des huit énormes panneaux existants pour étendre la durée de vie de l'ISS et de sa production d'électricité. Il faudra a priori deux sorties au moins pour les installer, mais avant cela, le bras robotisé devra les manipuler avec précaution : ce sont de gros tubes qui pèsent 1,3 tonne avec leur support ! Au sein de la partie pressurisée, il y a également cinq petits satellites canadiens (et un américain) qui seront éjectés depuis la plateforme extérieure du compartiment japonais Kibo. Plusieurs d'entre eux sont issus d'une initiative de l'agence canadienne pour stimuler les étudiants, offrant une opportunité de mission pour des universités de chaque province.

De la science (et pire, de la bio)

Bien entendu, on retrouve aussi dans ce cargo plusieurs centaines de kilogrammes d'expériences scientifiques. L'expérience Thor de l'ESA observera les tempêtes (orages, ouragans, grandes dépressions) depuis l'ISS pour mesurer la fréquence de l'activité électrique, mais aussi tenter de capturer les fameux sprites, ainsi que de rares décharges bleues. Les graines qui vont pousser dans le laboratoire spécialisé Plant Habitat sont une expérience de long terme, où plusieurs générations de plantes poussent dans l'ISS, sont amenées au sol, puis les graines poussent au sol, et les plantes sont renvoyées, etc. Le tout afin de quantifier les changements génétiques qui interviennent sur le moyen et le long terme, en fonction des conditions spatiales et des stress sur leur organisme.

Côté biologie, il y a aussi une expérience sur les télomères, présents au bout de nos chromosomes, qui ont tendance à rétrécir et s'abîmer avec l'âge sur Terre… et à grandir lors de longs voyages en orbite. Il s'agit donc de mieux identifier et comprendre ce phénomène. Le tout sans oublier les autres expériences déjà sur l'ISS, entre les fours à matériaux, les robots semi-autonomes, les inévitables prélèvements de tous les liquides corporels possibles, les salades (ça pousse)… Il y a de quoi faire là-haut pour les sept occupants !

Source : blogs.nasa.gov