La mission CRS-20 s’est terminée, ramenant sur Terre plus de 1 800 kg de résultats d’expériences scientifiques menées sur la station spatiale internationale.
Le véhicule était le dernier de sa génération.
La soute est pleine
À 20h50 ce 7 avril, le cargo Dragon CRS-20 (pour Commercial Resuply Services), qui avait amené à l'aller la plateforme Bartolomeo, il y a un mois de cela, a doucement touché la surface de l'Océan Pacifique, à environ 500 km de la côte californienne. Peu après cet amerrissage, il a été récupéré par le navire spécialisé de SpaceX qui va rapidement le ramener au port de Los Angeles.
C'est une aubaine pour les laboratoires encore ouverts aux Etats-Unis et même dans le reste du monde : les résultats des expériences menées sur l'ISS patientent des mois (et même parfois des années) au sein de la station avant de pouvoir retourner sur Terre pour analyse.
Parmi les éléments ramenés dans ce cargo, on retrouve des prélèvements des astronautes eux-mêmes pour les études de suivi (urine, cheveux, sang, peau, muscle, moelle…) mais aussi des plants de salade, des matériaux imprimés en 3D, des cultures de bactéries et de protéines, et des centaines d'autres expériences congelées avant leur « descente ».
Le retour des expériences
Dans son communiqué, la NASA met en avant les échantillons de quatre recherches dont les résultats attendent d'être analysés au sol, mettant un accent particulier sur le secteur médical et sanitaire.
La première est « BioNutrients », une petite expérience pour laquelle des micro-organismes sont utilisés à la demande pour produire des nutriments spécifiquement adaptés aux carences des astronautes, à base de levures qu'il est possible d'activer selon les besoins. Le processus est en test pour cinq années, et pour l'instant les résultats de la production sont régulièrement ramenés sur Terre.
Les seconds échantillons en attente d'analyse sont issus de l'impression de capillaires au sein de la « BioFabrication Facility », qui tente de répliquer l'impression d'organes complexes grâce aux propriétés de l'impesanteur.
Les troisièmes sont des cellules souches cardiovasculaires « cultivées » en orbite, tandis que les derniers sont des échantillons de l'expérience « space biofilms », qui examine l'évolution des micro-espèces (bactéries, champignons, protistes) sur des surfaces humides pour de futurs traitements et une station encore mieux stérilisée.
Dragon V1 tire sa révérence
Depuis la mise à la retraite des navettes STS en 2011, ce sont les cargos Dragon de SpaceX qui sont les seuls à s'occuper du retour de grandes quantités de matériel depuis l'ISS. Et pour cause, les autres véhicules (Cygnus, HTV, Progress) se désintègrent lors de leur traversée de l'atmosphère.
Toutefois ce vol marquait le dernier de sa génération : le cargo Dragon V1, conçu à partir de 2006, tire sa révérence avec le contrat CRS-1. La NASA, qui commande les opérations, a bien entendu prévu de continuer à ravitailler la station spatiale internationale, avec le contrat CRS-2, qui fait intervenir les cargos Cygnus améliorés, la future petite navette DreamChaser et la capsule Dragon V2.
Cette dernière reprend le même design extérieur que la version habitée Crew Dragon. Elle disposera de plus de capacités de fret et d'un système d'amarrage automatisé, pourra effectuer des missions de plus longue durée (jusqu'à six mois) et être réutilisée au moins cinq fois. La première mission est prévue à l'automne 2020 pour l'instant.
Source : NASA