L'ISS poursuit sa mission, après bientôt 25 ans de bons et loyaux services. Crédits NASA
L'ISS poursuit sa mission, après bientôt 25 ans de bons et loyaux services. Crédits NASA

Malgré quelques déclarations à l'emporte-pièce l'an dernier, la grande collaboration internationale autour de la Terre se poursuivra au moins jusqu'en 2028. La Russie a été le dernier partenaire à donner son accord fin avril. Mais le challenge demeure sur l'avenir…

La NASA, de son côté, table sur les stations privées.

Penser à la fin, mais plus tard

Le module Zarya, la première brique de la Station spatiale internationale, fut envoyé dans l'espace le 20 novembre 1998. Il fêtera cette année ses 25 ans en orbite et l'aventure se poursuit ! Avec une occupation passée à 7 membres permanents depuis le début des années 2020, c'est maintenant que la station produit le plus de science, ses laboratoires étant équipés, ses expériences rodées et bâties sur les retours qui s'étalent sur plusieurs décennies. En témoignent d'ailleurs les dizaines d'articles scientifiques publiés chaque année par les chercheurs dans des domaines souvent peu connus du public, comme les protéines cristallines, la biologie moléculaire, la génétique des plantes ou les progrès sur l'ostéoporose. Or comme chacun sait, toutes les bonnes choses ont une fin (sauf la banane, qui en a deux), se pencher sur la fin de vie de l'ISS est une nécessité. Les agences y travaillent… Mais pour l'instant, le plus simple et le plus économique est bel et bien de poursuivre l'aventure.

La NASA a les yeux tournés vers le privé

Il faut dire qu'à l'origine l'ISS devait envisager sa retraite à partir de 2016. Un objectif irréaliste, d'autant que la situation de la station a été ralentie par les problèmes de la navette, que ce soit après l'accident tragique de 2003 ou la retraite de ces dernières en 2011. Ensuite, l'administration américaine a fait pression sur la NASA sous l'administration Trump pour obtenir un plan de transition et sortir du partenariat ISS à partir de 2025. Un plan qui a été aménagé, puis retardé et qui est aujourd'hui matérialisé par un contrat avec Axiom Space pour une transition vers une station privée avec la NASA en tant que cliente majeure. Il s'agit d'un contrat avec pas moins de trois groupes industriels pour envisager les stations de la prochaine décennie. Mais tout cela ne prendra pas forme avant 2028-2030 (la NASA a déjà formalisé sa demande pour 2030), et la station se porte relativement bien. Autant tenter de prolonger sa durée de vie !

La Russie donne son accord

La Russie était le dernier partenaire majeur n'ayant pas acté la prolongation de sa participation. C'est chose faite depuis fin avril, avec l'accord officiel de Roscosmos. Exit donc les déclarations de l'ex-directeur de l'agence spatiale russe, remplacé à l'été dernier. Y. Borisov, qui a pris les rênes depuis, multiplie les gestes d'apaisement, en particulier à propos de l'ISS. Il faut ajouter que la station (ROSS) qui devrait prendre le relai post-ISS côté russe est, elle aussi, loin d'être prête. Engager la transition en 2028 plutôt que d'ici un an ou deux permet de mieux anticiper le calendrier (dans l'espoir également d'un dégel des tensions ?).

Les astronautes auront encore fort à faire pour maintenir la machine en état de vol, la réparer et l'améliorer. Crédits NASA/ESA
Les astronautes auront encore fort à faire pour maintenir la machine en état de vol, la réparer et l'améliorer. Crédits NASA/ESA

Enfin, il faut signaler qu'il existe encore des divergences quant à la fin exacte de l'ISS, c'est-à-dire non pas la transition vers de futures autres stations, mais la façon dont l'ISS sera démantelée. Pas question de l'abandonner en orbite, elle est trop grande et trop lourde pour laisser au hasard le lieu de sa désintégration dans l'atmosphère. Pour assurer qu'il s'agira bien d'une descente contrôlée, il faut donc soit la séparer en plusieurs parties pour les amener une par une jusqu'à leur désintégration au bon endroit, soit freiner la station tout entière pour qu'elle termine sa carrière en flammes au-dessus de l'océan. Un exercice complexe, qu'il faut pourtant bien préparer. Même 2028 à présent, c'est tout proche !

Source : Nasa