Après les grèves qui ont frappé Hollywood, le ton monte du côté des professionnels des effets spéciaux. Depuis 2022, la colère venant d'un studio indépendant ne fait que s'intensifier et gagne désormais des organisations plus importantes.
Ainsi, de gros acteurs tels que Marvel Studios et Walt Disney Pictures sont aujourd'hui pointés du doigt par des salariés. La raison principale ? Des conditions de travail indignes.
Un mouvement syndical qui prend de l'ampleur
La grande majorité des professionnels des effets spéciaux ne peuvent pas compter sur la protection d'un syndicat. C'est notamment au sein des studios Marvel que certains travailleurs envisagent clairement de franchir le pas. Les années 1970 ont été un tournant majeur pour la profession, avec la naissance de la saga Star Wars, et depuis, la demande a été exponentielle.
Heureusement pour eux, ces salariés peuvent compter sur le soutien de l'agence fédérale américaine en charge de faire respecter le droit du travail aux États-Unis. Ainsi, l'International Alliance of Theatrical Stage Employees (IATSE) comptera mardi 12 septembre les votes des employés de chez Marvel désireux de fonder un syndicat. Si le résultat est positif, ce sera un tournant majeur dans l'histoire du cinéma américain, puisqu'elle sera la première équipe d'un grand studio à concrétiser cette volonté.
Une industrie du divertissement sous pression
L'essor du streaming depuis l'avènement de la plateforme Netflix est presque inarrêtable. Amazon, Disney ou Apple, tout le monde veut sa plateforme de VoD, et la concurrence est très rude. Cette montée en puissance de la vidéo à la demande a provoqué un besoin croissant, alors que séries et films réclament des effets spéciaux toujours plus avancés.
Au programme des revendications, des demandes plutôt honnêtes, puisque les travailleurs réclament simplement des conditions de travail décentes. En premier lieu, des pauses repas en bonne et due forme. Mark Patch, représentant international de l'IATSE, a déclaré que les journées dans l'industrie des effets spéciaux étaient longues. Très longues. Selon lui, la journée de 15 heures n'est pas rare pour les employés, qui sont parfois contraints de dormir sous leurs bureaux dans les périodes de rush. Ce constat n'est pas sans rappeler la culture du crunch, très présente dans la production vidéoludique. L'exemple très médiatisé récemment fut celui de CD Projekt RED, le studio à l'origine de Cyberpunk 2077.
Certainement catalysée par les grèves des studios d'Hollywood, il est probable que d'autres campagnes de syndicalisation puissent naître dans le sillage de celle-ci. L'effet « boule de neige » dans les processus de contestation étant plutôt connu dans la sociologie du conflit, celui-ci pourrait très bien avoir lieu dans un futur plus ou moins proche.
Source : Franceinfo