© Clémentp.fr
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Les studios américains annoncent une proposition « révolutionnaire ». Utiliser des acteurs virtuels générés par l'IA. Une idée qui est loin de séduire tout le monde, surtout du côté des comédiens et des réalisateurs.

Dans un contexte électrique de grève générale, le débat sur l'utilisation de l'IA dans la production cinématographique ressurgit au sein des studios. La Screen Actors Guild (SAG-AFTRA), le syndicat des acteurs d'Hollywood, est lancée dans une partie de négociations intenses. Un des sujets principaux ? La régulation de l'utilisation de doubles numériques créés par l'IA. Alors qu'Hollywood prétend avoir fait cette proposition dans un but de protection de « l'image numérique » des comédiens, le syndicat s'oppose clairement à cette vision.

Un débat centré sur les protections offertes par l'IA

La proposition des studios d'Hollywood est la suivante : obtenir des doubles numériques des figurants et les utiliser à loisir grâce à l'IA dans leurs productions. Plutôt sympathique à première vue, cela éviterait potentiellement à des milliers de personnes de devoir se coltiner des journées de tournage interminables. À la place, la réplique numérique serait utilisée.

Il y a un hic, forcément. Hollywood ne proposerait qu'une journée de salaire aux figurants en échange d'une utilisation potentielle à vie de leur sosie numérique. Pour la SAG-AFTRA, la proposition est plus qu'insuffisante et mènera nécessairement à une précarisation des comédiens. Pour Hollywood, c'est une mesure qui vise la protection des acteurs. Pour le syndicat, un moyen de faire des économies sur le dos des artistes et une mise en péril de la profession.

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L'équilibre entre respect de la dignité des acteurs et innovation

Hollywood, dans ce débat, est représenté par l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP). Lors d'une conférence de presse, Scott Rowe, leur porte-parole, a déclaré :

Les déclarations récentes des dirigeants de SAG-AFTRA sont incorrectes. Les doubles numériques des figurants ne seront pas utilisés à vie ou sans leur consentement explicite. Dans les faits, ce que nous autorisons, c'est qu'une entreprise puisse utiliser la réplique d'un figurant uniquement dans le film pour lequel il a été engagé. Dans le cas d'une utilisation supplémentaire, le consentement de l'acteur sera obligatoire et celui-ci devra être rémunéré avec un salaire minimum.

L'AMTP maintient sa ligne de défense dans le débat : cette proposition va dans l'intérêt des figurants. Cette approche donnerait un contrôle accru aux acteurs de l'utilisation de leur image en limitant les usages non autorisés. Une forme de protection numérique supplémentaire, en somme.

Hollywood n'avait pas connu de grève depuis les années 1980. Depuis plusieurs semaines, le conflit entre les studios et le syndicat est plutôt sévère. Acteurs et réalisateurs souhaitent une hausse de leur rémunération, ainsi qu'un encadrement plus clair sur l'utilisation de l'IA. Ce que dépeignait la série Black Mirror dans l'épisode Joan is Awful n'est pas sans rappeler la crise que traverse aujourd'hui Hollywood.