Le lancement d'une nouvelle architecture Intel à l'occasion d'un salon comme le Computex est une aubaine pour les spécialistes taïwanais de la carte mère, qui profitent de l'occasion pour dévoiler leurs line-up complets. Cette véritable avalanche de nouvelles cartes mères illustre d'un côté le dynamisme de ces acteurs, tout en signalant de façon paradoxale à quel point il devient difficile de se démarquer sur ce marché saturé de références. Plutôt que de nous lancer dans un inventaire à la Prévert, nous mettrons l'accent sur les modèles emblématiques, le positionnement global et les innovations inaugurées par les différents acteurs concernés. C'est avec Gigabyte, venu au Computex avec environ vingt cartes mères adoptant le nouveau socket 1150, que l'on ouvrira le bal.
Entre autres modèles plus anecdotiques, Gigabyte a choisi de rationnaliser ses gammes de cartes mères destinées aux amateurs avertis autour de trois grandes lignes : les UD-X, pensées pour un usage généraliste, les G1.Sniper, tournées vers les joueurs et, enfin, les cartes OC, destinées aux amateurs d'overclocking. Celles-ci sont désormais identifiées clairement par la couleur retenue pour les dissipateurs dédiés à l'étage d'alimentation : rouge, vert et orange.
Du côté des cartes généralistes, Gigabyte voit la GA-Z87X-UD5 comme son best seller en puissance. Comme toutes les cartes évoquées dans la suite de cet article, celle-ci se dote de tous les apparats, parfois un brin marketing, que sont les composants « Ultra Durable », le double BIOS UEFI, un plaquage or au niveau du socket, des condensateurs solides, deux ports USB capables d'assurer la recharge PC éteint, sans oublier bien sûr quelques boutons physiques sur la carte ainsi que toute la panoplie des utilitaires logiciels maison dédiés au paramétrage et à l'overclocking.
La GA-Z87X-UD5 brille principalement par son orientation multimédia connecté, avec intégration de contrôleurs WiFi et Bluetooth 4.0, sortie HDMI 1.4, DVI, contrôleur audio Realtek AC896, huit SATA 3 et dix ports USB 3.0, dont six sont directement accessibles via le panneau arrière. La carte gère les configurations à deux GPU AMD, le Crossfire étant toutefois limités à un câblage 8x / 8x. La carte se voit également déclinée en version TH, avec en bonus deux ports Thunderbolt sur le panneau arrière.
Aux joueurs, Gigabyte destine la G1.Sniper 5 (ATX) ou sa version allégée, la G1.Sniper M5 au format micro-ATX. Ici, les optimisations spécifiques prennent la forme d'un contrôleur réseau censé optimiser la gestion des paquets pour diminuer les effets du lag (Killer E2201 LAN), ainsi que de deux sorties HDMI 1.4 doublées d'un port DisplayPort 1.2. SLI et Crossfire sont pris en charge, jusqu'au 4-Way sur la versionn ATX, qui dispose par ailleurs de deux ports Ethernet distincts. La G1.Sniper 5 propose par ailleurs neuf connecteurs pour ventilateurs, Bluetooth 4.0 et WiFi via une carte d'extension au format mini-PCIe.
Dernier volet sur lequel Gigabyte met l'accent : le son, avec deux propositions spécifiques. La première consiste en un contrôleur audio haut de gamme, le Creative Sound Core3D, protégé par un blindage et isolé du reste du PCB par un cordon lumineux. La seconde, plus inattendue, concerne l'amplificateur opérationnel (OP-AMP) qui, sur ces deux cartes, se révèle amovible. Gigabyte fournit en effet en bundle un second OP-AMP, aux propriétés différentes, de façon à que l'utilisateur puisse lui-même sélectionner celui qui lui convient le mieux en fonction de ses usages. En bonus, le fabricant ira même jusqu'à commercialiser un ensemble de trois OP-AMP supplémentaires (prix non communiqué), l'un proposant par exemple une restitution plus fidèle de la musique, tandis que l'autre se concentrera sur la puissance. Reste à savoir si ces manipulations, voire ces achats en option, répondront vraiment aux attentes des joueurs, lesquels peuvent déjà jongler avec les nombreuses options proposées sur le plan logiciel pour ajuster leur environnement sonore...
Dernier volet et non des moindres, de l'offre enthusiast de Gigabyte, celui de l'overclocking, avec deux cartes en tête de gondole, la GA-Z87X OC et la GA-Z87X OC Force, sa déclinaison haut de gamme. On profite ici d'un SLI 2-Way ou d'un Crossfire 4-Way, de dix USB 3.0, de deux sorties HDMI, mais aussi et surtout des fonctions spécifiques à l'overcloking, accessibles via le BIOS ou via une série de boutons et d'interrupteurs situés directement sur la carte. L'une de ces fonctions, baptisée OC Ignition, permet par exemple de vérifier que tous les périphériques fonctionnent correctement avant de commencer à alimenter le processeur. Une autre, gérée par un switch, permet d'instantanément ramener la fréquence du processeur à son minimum, de façon par exemple à éviter que le système plante pendant l'envoi en ligne de captures d'écran suite à un overclocking extrême. A ces fonctions inédites s'ajoute bien sûr la panoplie déjà proposée par Gigabyte sur ses cartes OC.
La version Force se démarque par la présence de quelques boutons supplémentaires, ainsi que par le refroidissement retenu pour les éléments de la carte mère : actif au niveau de l'étage d'alimentation, et susceptible d'être intégré à un circuit de refroidissement liquide. Haut de gamme extrême, la OC Force sera commercialisée aux alentours de 400 dollars. La Z87X OC en reprendrait toutefois l'essentiel, hormis quelques raffinements dédiés aux puristes, pour un prix moitié moindre.
Toutes ces cartes sont en passe d'arriver sur le marché, suivant logiquement le lancement des processeurs de bureau Intel Haswell (voir le test).