Test de la Boxee Box
A l'origine, Boxee est un programme de type « mediacenter » disponible pour les environnements Windows, Mac OS ou Linux. Pour faire entrer Boxee dans les foyers, et toucher le grand public, l'éditeur a décidé de mettre en place un partenariat avec D-Link en vue de concevoir un appareil autonome qui peut être raccordé à un téléviseur via HDMI. Cette alliance technologique a donné naissance à la Boxee Box, un boitier multimédia HD qui sort des sentiers battus.Sommaire
- Présentation de la Boxee Box
- Menus et ergonomie
- Téléchargement automatique des pochettes
- La lecture vidéo
- Le lecteur audio (+streaming)
- La visionneuse photo
- Le réseau avec le Boxee Box
- Les fonctions annexes : zoom sur le navigateur Web
- Conclusion
Vidéo de présentation de l'interface
Présentation de la Boxee Box
Le boitier de D-Link se présente sous la forme d'un cube noir de talle moyenne dont on aurait coupé un angle. Sur la face avant noir glossy, on trouve un logo qui s'illumine lorsque lorsque l'appareil est en marche. Les autres faces sont faites d'un plastique noir mat qui craint moins les traces de doigts. Aucun port USB n'est présent en façade, ce qui est dommage (il est pratique de pouvoir connecter facilement un support de stockage sans retourner l'appareil). Pour se consoler, on dispose tout de même d'un slot SD (ou SDHC jusqu'à 32 Go) sur la face droite de la Boxee. Dans l'ensemble, la finition est excellente et les matériaux utilisés inspirent confiance. On apprécie aussi le revêtement caoutchouté jaune collé à la base de l'appareil. Ce dernier assure une adhérence parfaite, même sur les surfaces les plus lisses.
À l'arrière du boitier, on trouve une grille d'aération. A l'instar du WD TV HD Live, aucun disque dur n'est présent ou ne peut être placé dans le corps de l'appareil. En revanche, contrairement à ce boitier concurrent, on trouve ici un ventilateur de refroidissement. Cet élément tournant sait se faire oublier en vitesse basse, mais s'avère être assez bruyant lors d'une surchauffe. Côté connectique, D-Link s'est limité au strict minimum. En plus des classiques prises d'alimentation et prises HDMI, on dispose d'un RJ45, d'une sortie son optique (numérique) ainsi que d'une sortie son analogique (via deux RCA). Exit donc la vidéo SD analogique, ou à une éventuelle sortie audio numérique RCA.
Côté périphérique, la télécommande double-face constitue l'une des caractéristiques les plus intéressantes de ce boitier. Sur le premier côté, on trouve trois boutons accompagnés d'un pad directionnel. Au dos, un clavier complet (QWERTY) permet de taper des URL ou des requêtes en toute facilité sans pour autant s'encombrer d'un périphérique volumineux (la télécommande de D-Link est plutôt petite). À l'usage, on s'aperçoit que l'absence d'AZERTY n'est pas vraiment handicapante tant la saisie est facilitée par cette interface. Il ne reste plus qu'à espérer que l'idée soit reprise par d'autres.
Message à l'attention des utilisateurs d'Harmony, ou toute autre télécommande programmable : D-Link a privilégié les radiofréquences au détriment de l'infrarouge. Ce choix était préférable, il évite de devoir se soucier de l'orientation du dispositif quand on passe de la télécommande au mini clavier. Seuls quatre petits bémols subsistent : on regrette l'absence de rétroéclairage, celle d'un équivalent de souris (pour le navigateur Web), la pile bouton ainsi que l'aspect symétrique de la face avant qui fait qu'on tient souvent la télécommande à l'envers.
Enfin, à noter que si vous êtes allergiques à la télécommande et que vous avez un iPhone ou un iPod Touch, Boxee propose de transformer son smartphone en contrôleur via une application distribuée gratuitement sur l'AppStore. Le programme reprend l'aspect de la télécommande d'origine, ou propose un mode basé sur un pad tactile similaire à ceux que l'on trouve dans les jeux.
Menus et ergonomie
L'interface est à l'image de la télécommande : elle est simple, mais pas simpliste pour autant. La relative austérité des menus est vite compensée par une bonne ergonomie de l'ensemble. Dès les premiers instants, on trouve presque instantanément ses marques. Le menu d'accueil permet d'accéder aux rubriques principales. Pour naviguer dans les sous arborescences, ou accéder au panneau de configuration (photo de droite ci-dessous), il suffit d'appuyer sur la touche « menu ». Difficile de faire plus simple, même si on regrette fortement l'absence (certainement provisoire) d'une traduction française.
Pour naviguer dans un fichier vidéo, D-Link propose plusieurs possibilités. En appuyant sur la touche située au centre du pad directionnel, on affiche un menu qui propose une avance rapide ou une fonction de sauts par tranches de 10 minutes. Un minimum qui s'avère être amplement suffisant à l'usage. De plus, lors de la reprise d'un film, la Boxee propose automatiquement de placer la lecture à l'endroit où l'on s'était arrêté.
Téléchargement automatique des pochettes
Avec la version actuelle du firmware, cette caractéristique est présentée comme un atout majeur, mais elle se transforme vite en faiblesse chronophage. Contrairement à la quasi-totalité des boitiers HD concurrents, la Boxee ne se base pas sur les extensions (.AVI, .MKV) pour trier les fichiers. Après branchement d'un disque dur externe (par exemple), l'appareil effectue un classement « intelligent » en recherchant des correspondances entre les noms des fichiers (vidéo, audio) et les informations contenues dans une base de données en ligne. Lorsqu'une entrée est identifiée, le fichier apparaît automatiquement dans la rubrique correspondante (Movie, Music, Show, etc.) sous forme d'une vignette représentant la pochette d'origine.
Si l'idée est plutôt séduisante sur le papier, la pratique n'est pas encore convaincante. En l'état, le moteur de détection n'est pas assez performant. Sur dix-neuf fichiers vidéo de test dont le nom correspond au titre de l'œuvre (Gattaca, La crypte, 2012, Taxi 3, etc.), le programme n'est pas parvenu à identifier plus de huit films ! En clair, dans notre exemple, il faut associer manuellement plus de la moitié des films qui ont été présentés au Boxee !
Même si l'opération est assistée, elle n'en demeure pas moins fastidieuse lorsqu'il faut suivre la procédure pour chacun des films non reconnus... Pire encore, parfois, même une recherche manuelle, on ne parvient pas à mettre la main sur la bonne pochette. Au final, Boxee veut mâcher le travail des utilisateurs, mais en réalité, ajoute des opérations supplémentaires.
Fort heureusement, le téléchargement de pochettes n'est pas obligatoire. Sur le disque dur, il est possible d'organiser ses médias par répertoires (Film, séries, photos, etc.). Il suffira alors de se rendre dans la rubrique « files » pour y accéder.
La lecture vidéo
Compatibilité
La Boxee est parvenue à lire l'ensemble de nos fichiers de test en 2D avec une fluidité parfaite. On apprécie également que les sauts et autres avances rapides s'effectuent instantanément. Nul doute que la présence d'une architecture proche de nos netbooks (l'Atom CE4100) n'est pas étranger à ces bonnes performances ! La Boxee Box parvient également à ouvrir des structures de DVD ou de Blu-Ray sans poser de problèmes, même si mes menus du standard de Sony ne sont pas encore supportés (ils sont remplacés par un simple chapitrage).Seuls les fichiers 3D (top to bottom, par exemple) semblent encore poser des problèmes. Néanmoins, architecture évolutive oblige, le support parfait de la 3D devrait pouvoir être assuré par une simple mise à jour. Le boitier est compatible avec les formats FLV/On2 VP6 (FLV/F4V/M4V), H.264 AVC (TS/AVI/MKV/MOV/M2TS/MP4), VC-1 (TS/AVI/MKV/WMV), MPEG-1 (DAT /MPG/MPEG), MPEG-2 (MPG/MPEG/VOB/TS/TP/ISO/IFO), MPEG-4 (MP4/AVI/MOV), DivX 3/4/5/6 (AVI/MKV), Xvid (AVI/MKV), WMV9 (WMV/ASF/DVR-MS).
Gestion des sous-titres
Les sous-titres intégrés aux fichiers vidéos, ou fournis sur la forme d'un fichier .RT, SRT, SUB, SSA, SMI, ASS séparés sont parfaitement pris en charge. Il est possible d'agir sur la taille ou la couleur et en cas de décalage, le menu sous-titre propose de retarder ou d'accélérer l'apparition des caractères pour correspondre parfaitement à l'image. Plus rare et étonnant : il est possible d'interroger la base de données de opensubtitles.org pour télécharger un fichier de sous-titre qui viendrait à faire défaut. Nous avons testé cette fonctionnalité sans succès avec trois films, mais l'idée mérite d'être soulignée. Tout comme pour les pochettes, le moteur de détection sera peut être affiné au gré des nouvelles mises à jour, qui sait ?Vidéos Internet et location
Kiosque d'applications intégré oblige, les utilisateurs auront l'embarras du choix ! Il est possible d'installer de très nombreuses applications spécialisées dans le streaming vidéo Web, dont YouTube (DailyMotion n'est pas encore présent). De plus, de nombreuses chaines de TV américaines proposent une application dédiée. Par exemple, on trouve les programmes de CNN, Catoon Netwook, TNT (Turner Netowork Television) ou CBC TV. Si l'application de votre chaine favorite n'est pas disponible, il est toujours possible de vous retrancher sur le navigateur Web compatible Flash de la Boxee (pour HBOGO, par exemple).Les amateurs de série savent que les contenus étrangers sont souvent accessibles uniquement depuis les Etats Unis. Les développeurs de la Boxee n'ont pas oublié ce « détail ». Ces derniers ont poussé le vice à son paroxysme en proposant une fonction VPN ! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas le principe, il s'agit là de leurrer les sites de diffusions numériques en passant par une adresse IP qui se trouve sur le sol américain. Certains sites comme supervpn.net proposent des abonnements de ce type à partir de 4 $ par mois. Pour le reste, la Boxee privilégie un partenariat avec le service de VOD payant MUBI. De plus, certaines antennes françaises sont déjà présentes sur le secteur, comme en témoigne l'application France 5 « C'est dans l'air » qui donne accès aux dernières émissions de Monsieur Calvi.
Le lecteur audio (+streaming)
Le lecteur multimédia est basique, mais il fait ce qu'on lui demande. Lorsqu'une piste est jouée, on apprécie l'animation en 3D de polygones dont la géométrie varie en fonction de la tonalité. Autre bon point : si les pochettes ne sont pas présentes, elles sont téléchargées automatiquement après scan des médias. Bien sûr, pour que tout fonctionne, les fichiers doivent être bien nommés, et les albums doivent être répertoriés dans la base de données distante. Le lecteur est compatible avec les formats MP3, WAV (PCM/LPCM), WMA, AIF/AIFF, AC3, AAC, OGG, FLAC, Dolby Digital, Dolby True HD (downmix).
Via le kiosque d'applications, on peut trouver une série de programmes spécialisés dans le streaming. C'est notamment le cas de Pandora (VPN US obligatoire) ou de NextRadio. Le premier programme est une radio en ligne similaire dans son principe à Last.fm. Quant à lui, Nextradio diffuse l'équivalent Web de radios hertziennes et cette fois, une fonction de géolocalisation permet de retrouver toutes ses radios locales instantanément. Pour finir, on regrette l'absence des programmes Shoutcast et Last.fm qui sont pourtant bien présents dans l'application Windows Boxee. Là encore, on imagine que le manque ne devrait pas tarder à être comblé.
La visionneuse photo
La visionneuse photo est assez basique. On peut modifier le temps des transitions ainsi que le temps d'affichage, et utiliser ou non un effet pan and zoom. Ne cherchez pas d'autres fonctionnalités (choix des effets de transitions ou autre), les développeurs se sont arrêtés là. Malgré tout, le programme fait tout de même ce qu'on lui demande.
Pour ce qui est des services en lignes cette fois, on trouve bien une application FlickR. À l'avenir, d'autres programmes devraient rapidement lui emboiter le pas.
Le réseau avec la Boxee Box
D'origine, la Boxee Box dispose d'une double connectique filaire (RJ45 10/100) et sans fil (Wi-Fi n), ce qui reste encore rare avec les boitiers HD concurrents. Malgré ce bon point, et la pléthore d'applications disponible, la Boxee ne parvient pas encore à rivaliser avec un appareil de la gamme Pop Corn Hour (par exemple). Le FTP n'est pas supporté et pour l'heure, vous ne trouverez aucun programme de téléchargement de type Bittorrent, HTTP (megaupload) ou autre.
La Boxee Box fait le minimum en matière de réseau, mais elle le fait bien (nous n'avons pas constaté de problèmes en Wi-Fi). Il est possible d'accéder aux ressources partagées de l'ensemble des machines environnantes (via Samba) et le protocole UPnP est parfaitement supporté. La détection du réseau est très rapide, même lorsque de nombreuses machines sont présentes. D'autre part, Samba fonctionne également en mode serveur. Il donc tout à fait possible d'accéder aux fichiers qui sont stockés dans le support de stockage connecté en USB au boitier depuis n'importe quel ordinateur sous Windows, Mac OS ou Linux.
Les fonctions annexes : zoom sur le navigateur Web
Plate-forme ouverte oblige, il faudrait presque consacrer un article complet aux nombreux programmes qui sont proposés via le kiosque d'applications intégré. Sur la Boxee Box, on trouve pas moins de 155 applications validées par le constructeur (contre 197 pour les versions Windows, Mac OS et Linux de Boxee). À cela, il est possible d'ajouter 28 repository (adresse URL) qui donnent accès à des programmes qui n'ont pas encore été intégrés au kiosque officiel. Même si les podcasts constituent une bonne partie du lot, on a tout de même l'embarras du choix pour ajouter de nouvelles fonctionnalités à sa Boxee.
Néanmoins, il est impossible de parler les programmes Boxee sans évoquer la présence d'un navigateur Web compatible Flash ! Même si la marge de progression reste importante (nous y reviendrons), dans sa forme actuelle, le butineur de la Boxee se montre assez convaincant. Le respect des standards est fidèle et lorsque la page ne contient pas trop de publicités flash, les vidéos distribuées via le même format sont fluides et détaillées en mode fenêtre comme en plein écran.
Si vous voulez avoir un aperçu des programmes disponible, téléchargez et installez la version Windows, Mac OS ou Linux de Boxee, et ouvrez la rubrique consacrée aux applications.
Au rang des petits regrets, l'absence d'une véritable souris sur la télécommande oblige de se battre avec les touches directionnelles pour sélectionner des liens ou faire défiler des pages. Pire encore, le pointeur est lent, et les déplacements en diagonale ne sont pas supportés. Heureusement, il est possible de pallier ce problème en raccordant une souris au boitier ! La Boxee à parfaitement reconnue notre Arc Touch Mouse (sans fil), même si la molette semble ne pas être supportées (pour le défilement des pages). Autres petits points d'ombre : on regrette que le moteur de recherche soit bloqué sur Bing (impossible à modifier), et qu'aucune gestion des favoris ne soit proposée.
Conclusion
À propos du marché français : La Boxee est d'ores et déjà disponible en France au prix généralement constaté de 240 euros (frais de port compris). À l'heure où nous écrivons ces lignes, la commercialisation reste confidentielle, mais cette situation devrait rapidement évoluer. Enfin, rappelons que la version actuelle du firmware (1.0.2.16619) ne propose pas de traduction française de l'interface.
Inutile de tourner autour du pot, derrière cette appellation et cette forme étrange se cache un
Même si le navigateur Web est sympathique, il dispose encore d'une marge de progression importante. D'autre part, face aux modèles de la gamme Pop Corn Hour (par exemple), l'absence de client de téléchargement (direct download ou Bittorrent, par exemple) ne fera pas pencher la balance du bon côté, tout comme l'oubli de la prise en charge du protocole FTP. Ajoutons également que les personnes ne maitrisant pas l'anglais devront prendre leur mal en patience dans la mesure où l'interface n'a pas encore été traduite.
Au final, la Boxee est un appareil polyvalent qui s'adresse plus aux personnes qui souhaitent acquérir un médiacenter accessible, peu encombrant et évolutif plutôt qu'un simple boitier HD. Il ne reste plus qu'à savoir si l'on est prêt à débourser 100 à 140 euros de plus que chez la concurrence pour ces à-côtés lorsque les FAI proposent progressivement des box qui se basent sur la même plate-forme technologique.