Après quelques années de bons et loyaux services, le Chromecast laisse la place au Google TV Streamer, une box TV qui vient marcher sur les platebandes de l'Apple TV 4K. Google a-t-il trouvé la bonne formule pour se faire une place dans les salons ?
- Un design épuré qui se fond dans le décor
- Image 4K, HDR10+, Dolby Vision et Dolby Atmos
- La télécommande sonne quand on la perd
- Port Ethernet intégré
- Pas de câble HDMI dans la boîte
- Une télécommande à piles, en 2024
- Processeur daté tout juste bon pour le streaming
- Un prix élevé
RIP Chromecast, nous t'avons tant aimé. Pendant de nombreuses années, Google a conçu une gamme de clés HDMI permettant à la fois de diffuser du contenu depuis un smartphone, ou d'accéder à l'ensemble des services de vidéo à la demande. C'était notamment le cas du dernier Chromecast avec Google TV, la version la plus aboutie de ce produit et qui a rencontré un joli succès en magasin, grâce à un tarif agressif.
Si Google met un dernier clou dans le cercueil du Chromecast en cette année 2024, l'entreprise de Mountain View n'a pas pour autant dans l'idée de quitter le salon des utilisateurs. Mieux : elle présente aujourd'hui le Google TV Streamer, un tout nouvel appareil à installer sur son téléviseur.
Terminées les clés HDMI, place à une vraie box TV Android à poser fièrement sur son meuble TV et à un produit plus complet, plus puissant, mais aussi presque deux fois plus cher que l'ancien Chromecast avec Google TV. Ce dernier disparaitra d'ailleurs des magasins dans les prochains mois, une fois les derniers stocks écoulés.
Test réalisé sur un exemplaire prêté par le constructeur.
Design : on l'oublierait presque, et c'est le but recherché
Les codes de design de Google sont immuables depuis plusieurs années, et infusent dans toutes ses gammes de produits. Les appareils du moteur de recherche présentent généralement des lignes arrondies, très épurées et des coloris neutres. Certains diront que les produits Google sont ennuyeux à mourir et sans aspérités, nous serons plus mesurés et dirons qu'ils sont pensés pour s'intégrer au foyer et se fondre dans l'environnement.
Sans surprise, le Google TV Streamer s'inscrit dans cette démarche. Le produit peut se résumer à un gros galet plat de couleur grise/beige (ou Porcelaine selon la marque), posé sur un léger support. L'appareil ressemble d'ailleurs davantage à une station de charge sans-fil pour smartphone qu'à une box TV. Le revêtement mat évite les reflets de l'écran sur la box TV et le coloris neutre s'accorde parfaitement aux meubles clairs.
Il mesure 161 mm de longueur, 75,6 mm de largeur, et 26,7 mm de haut, et peut être installé très facilement sous la TV ou derrière l'écran pour le faire disparaitre. De notre côté, nous avons pu le placer devant notre barre de son sans obstruer les haut-parleurs.
Box TV oblige, la connectique est un peu plus fournie que le Chromecast. On retrouve un port USB-C utilisé pour l'alimentation, un port HDMI 2.1 ainsi qu'un port Ethernet Gigabit pour brancher l'appareil sur son routeur. On notera également la radinerie de Google, qui ne fournit pas de câble HDMI dans la boite, il faudra donc investir dans un nouveau câble, ou ressortir du placard un vieil accessoire. C'est mesquin de la part du géant américain.
Télécommande : elle sonne pour être retrouvée, et c'est une révolution
La télécommande fournie avec le Google TV Streamer ressemble à première vue à la précédente version fournie avec les Chromecast avec Google TV, mais Google a procédé à quelques ajustements. Le bouton Google Assistant disparait au profit d'un bouton micro et deux touches + et - apparaissent pour modifier le volume si votre équipement audio est connecté à l'appareil, ou changer de programme dans les applications.
Google a également ajouté une nouvelle touche personnalisable. Dans les menus du Google TV Streamer, il est possible de choisir une application assignée à cette touche. La télécommande propose déjà deux boutons YouTube et Netflix par défaut, vous pourrez ajouter un autre service de SVOD de votre choix (dans notre cas, c'est myCanal).
La nouveauté la plus marquante, et sur laquelle Google communique le plus, c'est la fonctionnalité de recherche de la télécommande. Cela nous est tous arrivé de perdre la fameuse zappette dans les plis du canapé, ou de l'abandonner dans une autre pièce en allant chercher un encas. Si cela vous arrive avec le Google TV Streamer, il suffit d'appuyer sur le bouton placé à l'arrière de la box. La télécommande va immédiatement se mettre à sonner bruyamment pour être retrouvée. Un clic sur l'un de ses boutons arrête la sonnerie. C'est bête comme bonjour, mais très pratique au quotidien et elle nous a épargné de longues minutes de recherche à plusieurs reprises.
La télécommande du Google TV Streamer est un modèle Bluetooth, avec un périmètre d'action assez large, et dispose d'un capteur infrarouge pour le contrôle de la TV et des équipements audio.
Le constructeur a aussi eu la bien mauvaise idée de ne pas utiliser une batterie, mais des piles alcalines. C'est très moyen pour l'environnement, et la consommation entrainera des dépenses supplémentaires au fil des mois. La télécommande semble en plus consommer pas mal d'énergie, à en croire l'indicateur de batterie disponible dans les réglages. En deux semaines d'essai, nous avons perdu près de 5% sur cette période. Soyez donc prévoyants et achetez des piles de rechange si vous souhaitez acquérir cette box TV.
Interface : Google TV à la manœuvre et toujours aussi chargée
La première utilisation du Google TV Streamer est assez déconcertante et manque cruellement de simplicité. Nous sommes habitués à l'Apple TV 4K qui, au premier démarrage, ne demande qu'à approcher un iPhone du boitier puis de valider pour lancer la configuration. C'est simple, c'est pratique, un enfant ou une personne âgée comprend en trois secondes la procédure.
Avec la solution de Google, il faut impérativement installer l'application Google Home sur son smartphone iOS ou Android pour lancer la connexion puis la connecter à son compte Google. Une fois l'appareil reconnu par le logiciel, il faudra en passer par quelques panneaux d'information, ajouter manuellement le réseau Wi-Fi de la maison, puis créer son profil et choisir ses applications de streaming préférées pour en lancer l'installation sur son appareil en tâche de fond. Rien de compliqué là-dedans, mais la procédure prend quelques longues minutes, et l'appareil souffre parfois de quelques latences entre chaque panneau.
Une fois la configuration terminée et la mise à jour logicielle effectuée, nous voici sur Google TV. Si vous avez un téléviseur connecté équipé de la surcouche de Google, vous connaissez déjà l'interface développée par l'éditeur californien. La page d'accueil, l'onglet « Pour vous » vous présente toujours les contenus les plus populaires du moment, toutes plateformes confondues, et ceux qui pourraient vous intéresser en fonction de vos habitudes de consommation.
Les applications de streaming sont bien présentes, sous la forme d'icônes rondes, mais noyées dans le fouillis créé par les (trop) nombreux visuels à l'écran. L'idée derrière Google TV est de vous proposer du contenu, peu importe la plateforme, et non pas un accès rapide aux différents services. Cette présentation permet aussi à Google de mettre en avant des contenus payants, à acheter ou à louer, et qui lui rapporteront un peu d'argent au passage.
Deux onglets, « Films » et « Séries » permettent de cibler plus précisément le type de contenu que l'on souhaite découvrir et regarder, tandis que l'onglet « Apps » ne donne accès qu'aux logiciels installés sur l'appareil et au champ de recherche permettant de télécharger les applications portées sur Google TV. Google a visiblement pensé sa machine comme une box de streaming bête et méchante, et ne souhaite pas alourdir l'expérience utilisateur pour le grand public.
Fonctionnalités : des promesses sur la domotique et l'IA, mais la peinture est encore fraîche
Google propose avec le Google TV Streamer un nouveau centre de contrôle Google Home pour accéder depuis l'interface à ses différents accessoires connectés. Malgré nos différentes tentatives et des reconfigurations complètes de notre maison, impossible de voir nos ampoules connectées à l'écran, même si une commande vocale permet toutefois de les contrôler.
Pour les amateurs de domotique, le Google TV Streamer est désormais un hub Matter et Thread, et peut gérer tout seul comme un grand la connexion avec tous les objets connectés compatibles dans la maison. Il est également possible de voir le flux vidéo de ses caméras de surveillance ou sa sonnette connectée en Picture-In-Picture dans ce même menu pour voir ce qu'il se passe autour de la maison sans quitter son programme.
Nous aurions beaucoup aimé vous parler des nouveautés d'intelligence artificielle introduites par Google avec Gemini, mais rien n'est disponible en France au lancement. Le moteur de recherche a notamment annoncé la possibilité de créer un écran de verrouillage de zéro avec l'IA, de créer des automatisations domotiques, ou d'utiliser l'intelligence artificielle pour demander à voir un moment précis ou une personne dans les vidéos capturées par les caméras de surveillance de la maison. Il faudra probablement encore quelques mois (ou années ?) pour que tout cela arrive en Europe.
Google TV propose enfin quelques raccourcis pour consulter ses prochains rappels ou les évènements prévus dans son agenda Google. En cliquant sur les options, l'interface nous renvoie systématiquement à une page de recherche YouTube pour dénicher des vidéos similaires à notre requête. En l'état, ces quelques capacités pratiques sur le papier sont totalement inutiles.
On se consolera avec la gestion des profils, qui permet à chaque membre de la famille de disposer de son écran d'accueil personnalisé et un système de recommandations efficace et qui comprend rapidement les goûts de chacun. C'était déjà le cas du Chromecast.
Performances : c'est à peine mieux que le Chromecast, mais suffisant pour la vidéo
Google annonce dans sa communication l'ajout d'un processeur MediaTek MT8696 - 2.0 GHz 22 % plus puissant que la puce du Chromecast avec Google TV. Le boitier propose toujours une résolution jusqu'à la 4K 60 fps, avec le support du HDR10 et du Dolby Vision. Le Dolby Atmos est aussi supporté, et c'est une nouveauté par rapport au précédent Chromecast qui fera plaisir aux utilisateurs équipés d'un système audio compatible. Pour terminer sur les spécifications techniques, Google indique que le Google TV Streamer incorpore 32 Go de stockage, et 4 Go de mémoire vive, deux fois plus qu'auparavant.
Hormis les premières minutes poussives après le démarrage initial de la box TV, le Google TV Streamer propose une expérience de navigation plaisante et sans latence. Passer d'un contenu ou d'un service à l'autre s'effectue de manière fluide. Lancer la lecture d'un programme s'effectue aussi rapidement, et les performances de la puce Wi-Fi 5 sont excellentes pour afficher en quelques secondes une image 4K sur votre téléviseur. Là-dessus, rien à redire.
Nous avons tout de même voulu éprouver les performances de ce nouveau processeur en installant un jeu sur l'appareil. La sélection proposée par le store de Google est rachitique, avec seulement cinq titres présents. Va donc pour Asphalt 8, et une fois notre manette connectée en Bluetooth, nous avons rapidement compris que le Google TV Streamer n'est clairement pas faite pour ça. Le premier démarrage du titre s'est soldé par un crash. Le deuxième essai était le bon, mais avec une qualité visuelle à peine digne de smartphones d'entrée de gamme, et un framerate catastrophique. Après deux courses, nous avons vite lâché l'affaire. L'Apple TV 4K, tout comme la pourtant vieillissante NVIDIA Shield TV Pro, écrasent la nouvelle box de Google pour un tarif légèrement supérieur.
Google TV Streamer : l'avis de Clubic
À qui s'adresse le Google TV Streamer ? C'est la question que nous nous sommes posée lors de la présentation du produit et qui n'a cessé de nous trotter dans la tête après quelques semaines d'utilisation.
La box TV de Google est un bel objet pour qui aime le minimalisme et l'épure. Il offre une qualité vidéo et audio tout à fait satisfaisante, avec la prise en charge des standards de l'industrie du divertissement (Dolby Vision et Atmos, HDR10+) et une interface Google TV, toujours aussi bouffie, mais qui tourne correctement et donne accès à tous les services de SVOD. En clair, le Google TV Streamer fait tout aussi bien que n'importe quelle TV connectée moderne, la télécommande (très plaisante) en plus.
L'appareil ne propose rien d'autre pour un prix bien supérieur. L'ajout de Google Home est un bonus appréciable, mais qui ne justifie pas l'achat, et les performances générales de l'appareil sont à des années-lumière de ses concurrents chez Apple ou NVIDIA. En définitive, nous n'avons toujours pas compris à qui Google souhaite vendre cet appareil, trop limité pour convaincre les technophiles, et trop cher pour le grand public. Achetez donc un Chromecast, tant qu'il est encore temps.
- Un design épuré qui se fond dans le décor
- Image 4K, HDR10+, Dolby Vision et Dolby Atmos
- La télécommande sonne quand on la perd
- Port Ethernet intégré
- Pas de câble HDMI dans la boîte
- Une télécommande à piles, en 2024
- Processeur daté tout juste bon pour le streaming
- Un prix élevé
Fiche technique Google TV Streamer
Processeur | MediaTek MT8696 |
Fréquence du processeur | 2GHz |
Mémoire vive | 4Go |
Stockage | 32Go |
Définition maximale | 4K UHD à 60 fps |
Compatible HDR | HDR HLG, HDR10, HDR10+, Dolby Vision |
Système d'exploitation | Google TV |
Wi-Fi | Oui |
Norme WiFi | Wi-Fi 5 |
Processeur | MediaTek MT8696 |
Fréquence du processeur | 2GHz |
Finesse de gravure | 12nm |
Mémoire vive | 4Go |
Stockage | 32Go |
Définition maximale | 4K UHD à 60 fps |
Compatible HDR | HDR HLG, HDR10, HDR10+, Dolby Vision |
Système d'exploitation | Google TV |
Wi-Fi | Oui |
Norme WiFi | Wi-Fi 5 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | Bluetooth 5.1 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Ethernet | Oui |
Télécommande | Oui |
AirPlay | Non |
Airplay 2 | Non |
Miracast | Non |
Chromecast | Oui |
Largeur | 7.56cm |
Hauteur | 2.67cm |
Profondeur | 16.16cm |
Poids | 161g |