PQI AirDrive
La société taïwanaise PQI se trouve tout à sa place ici. Pourquoi ? Parce qu'elle est spécialisée dans la mémoire, vive mais surtout flash, celle qui nous intéresse pour ce comparatif. Cartes mémoire, clés USB, SSD... et ce disque dur Wi-Fi multimédia, l'AirDrive. Un produit de visu alléchant mais dans la pratique que donne-il ?Présentation du produit[/anchor]
Ceux qui aiment jouer les James Bond avec leur matériel high-tech vont lorgner avec attention sur l'AirDrive. L'engin de 8,5 x 5,5 cm sur 8 mm d'épaisseur tient dans un paquet de cigarette. Et ses deux coques en métal brossé confère un pouvoir de séduction indéniable à l'AirDrive, même si les tranches sont bien en plastique. Le tout est livré dans un étui partiellement en cuir : l'AirDrive semble plus haut de gamme qu'il ne l'est.L'AirDrive est son étui en partie en cuir
Deux particularités à l'AirDrive : sa fiche USB rétractable, qui se loge dans un des coins du boîtier, et le lecteur de cartes SD/SDHC, avec une carte de 32 Go fournie pour ce modèle. C'est la capacité maximum que l'AirDrive peut gérer.
La fiche USB rétractable et la carte mémoire fournie
Signalons que la trappe en plastique souple qui cache la carte mémoire est tout sauf pratique à manier : un objet pointu est d'ailleurs nécessaire pour l'ouvrir, action qui lui fait généralement laisser des plumes... Et pour l'insertion de la carte mémoire dans la fente de 2,5 mm, mieux vaut avoir des petits doigts ! Généralement, on se rappe l'ongle sur la tranche coupante de la coque métallique... A côté de la trappe, trois indicateurs lumineux pour le Wi-Fi, la batterie et le statut (allumé ou pas). A l'opposé vers la fiche USB, l'interrupteur marche / arrêt.
Le cache de la trappe à carte mémoire finira mal, c'est sûr. Juste à côté, les indicateurs lumineux. A l'opposé l'interrupteur de mise en route
Pour ce qui est de la technique, l'AirDrive intègre un module Wi-Fi 802.11 b/g/n et propose un encryptage WPA/WPA2. Pas de mode « bridge » pour l'instant, mais juste un « Access Point », ce qui signifie qu'une fois connecté au Wi-Fi émis par l'AirDrive, un smartphone ou une tablette ne pourra pas conserver la connexion à Internet éventuellement existante si un routeur est dans les parages. Une mise à jour devrait faire évoluer l'appareil dans le bon sens.
Bon point en revanche, l'application S+ Flash existe pour iOS et Android ! Mais très mauvais point : l'interface Web qui à le mérite d'exister (192.168.2.1) est déplorable : un simple répertoire HTML d'un autre temps.
L'AirDrive de PQI est rendu autonome par une batterie Li-Polymer non remplaçable, supposée offrir 5 heures d'autonomie. Enfin, le constructeur ne garantit son AirDrive qu'à minima, pendant 1 an.
Performances et compatibilité[/anchor]
Comme pour tous les produits dans ce comparatif, nous commençons par effectuer la copie de notre dossier de test sur l'AirDrive. Rappelons que le dossier est composé ainsi :- 12 fichiers bureautiques (10,7 Mo) ;
- 10 pistes audio (257,4 Mo) ;
- 9 photos (40,59 Mo) ;
- 35 vidéos (7 290,4 Mo).
Cet AirDrive fait nettement mieux que l'AirStash de Maxell, sans pour autant atteindre des sommets. Avec la carte PQI fournie, la copie prend 11 minutes et 12 secondes, soit un débit de 11,31 Mo/s. Si l'on remplace la carte PQI par notre carte Lexar Pro de référence, le temps chute à 7 min 33 secondes, faisant grimper le débit à 16,56 Mo/s. En lecture, les débits sont respectivement de 18,49 Mo/s et 18,76 Mo/s selon les cartes employées. Nous voyons que là-aussi, le contrôleur USB choisi par PQI bride les performances de la carte. Moins que chez Maxell mais c'est tout de même bien réel.
Vérifions l'autonomie de l'AirDrive avec notre séquence vidéo de 2 h, encodée en H.264 en 1 280 x 720 selon un bitrate de 5 Mbps. Sur les 5 h annoncées, l'AirDrive n'assure la lecture que pendant 3 h 43. A noter que le visionnage des deux premières heures s'est déroulé sans encombre, mais qu'à la deuxième session de lecture notre AirDrive a semblé saturer... Nous avons dû redémarrer l'application, redémarrer l'AirDrive et finalement même effectuer un reset. Tout est rentré dans l'ordre, mais nous n'avons donc pas pu venir à bout de notre deuxième séance de 2 h... L'AirDrive est le moins autonome de ce comparatif.
Les formats de fichier digérés
Avec du contenu bureautique, aucun souci. Tous les formats testés sont correctement lus : DOC, DOCX, XLS, XLSX, PPT, PPTX, TXT, RTF et PDF. Il est possible de zoomer, de sélectionner du texte ou des images, mais pas d'édition ni de fonction de recherche, sauf à utiliser une application tierce.Pour ce qui est de l'audio, les deux principales plateformes iOS et Android lisent les MP3, WAV et AIFF. Android rajoute les fichiers OGG en plus, tandis qu'iOS gère en toute logique l'Apple Lossless et le m4a. Mais point de WMA, d'extension AAC, ni de FLAC.
Côté photo c'est comme en bureautique : tout passe (sauf les RAW) ! Il est possible de zoomer dans les images ou de les copier (sur iOS uniquement). Le point noir, c'est qu'on ne peut jamais les voir tout à fait en plein écran, puisque sur un OS comme l'autre, il reste toujours une barre de menu visible. Dommage...
Enfin côté vidéo, les résultats sont toujours aussi dépendants de nombreuses variables. Sur iOS via l'application S+Flash, seuls les fichiers MOV, MP4, M4V et 3GP sont lus, avec un bridage de résolution à 720p au maximum. Adieu aux résolutions supérieures, aux conteneurs AVI (Divx, Xvid), MKV, MPG, VOB et WMV. Le codec Mpeg-4 Visual semble également coincer. Avec Oplayer Lite, nous retrouvons la même compatibilité que celle vue avec l'AirStash de Maxell. Mais là, il faut impérativement télécharger les fichiers : le streaming ne fonctionne pas puisque l'interface Web (par laquelle passe Oplayer) se montre d'une lenteur accablante. Un véritable handicap !
La liste de vidéos depuis l'application S+Flash et ce qu'il se passe quand on tente de lire une résolution supérieure à 720p
Avec Android, ca dépendra énormément du terminal utilisé. Avec un Galaxy S3 par exemple, presque toutes les vidéos sont digérées sans avoir besoin d'installer de lecteur tiers (sauf les MTS, MPG et VOB). Sur un Galaxy S2, c'est à peu près comme avec l'AirStash : l'AVI n'est lu correctement que s'il est téléchargé, idem pour les DivX et Xvid. Point de streaming pour ces fichiers là, ni de lecture du tout pour les VOB, MTS et TS, sauf en court-circuitant le lecteur par défaut avec BSPlayer Lite par exemple. Dans ce cas là, tout passe, y-compris en streaming. La différence avec l'AirStash, c'est tout de même que les MKV, les MOV et les WMV sont lus correctement, et ce par défaut.
A l'ouverture d'un fichier, les Galaxy S2 et S3 demandent avec quel programme l'exécuter
Si sur iOS, l'application S+Flash se limite au 720p, l'AirDrive permet en revanche une lecture simultanée de deux flux encodés à 10 Mbps sans saccade. Du moins sur une durée raisonnable (quelques minutes). Soit un débit maximum d'une vingtaine de Mbps pour un flux. La mise en buffer est réalisée avec soin, ce qui repousse certes le début de la lecture mais garantit une lecture sans interruption. Bon point également, l'AirDrive fonctionne avec une carte SD formatée en NTFS, ce qui veut dire que les fichiers de plus de 4 Go peuvent être copiés, ce qui n'est pas le cas de l'AirStash par exemple. Notez enfin que l'AirDrive peut streamer sur 5 périphériques en même temps (dans la limite de la bande passante disponible). Nous avons ainsi pu lire notre séquence de test sur trois dispositifs en même temps, avec quelques ralentissement de temps en temps mais globalement de façon satisfaisante.
Qualité de l'interface[/anchor]
Comme nous l'avons déjà dit, l'interface navigateur est horrible, graphiquement comme en termes de débits. Seule l'application S+Flash devra être utilisée pour profiter de l'AirDrive. Deux points forts à évoquer : d'une la navigation par type de contenu (onglets images, musiques, vidéos) qui vient s'ajouter à celle plus classique par arborescence.La navigation par arborescence ou type de contenu, le menu de paramètres, avec l'accès à " Mon dossier "
Et de deux, la possibilité d'importer ses images (mais pas les vidéos comme sur l'AirStash) depuis le périphérique mobile vers l'AirDrive (on se crée alors un espace dans « mon dossier »). Sur iOS, la sélection multiple au sein de la pellicule est active. La copie fonctionne également dans l'autre sens, de l'AirDrive vers le smartphone ou la tablette. Un menu contextuel permet de facilement télécharger tout le contenu souhaité.
L'importation de fichier depuis la pellicule d'iOS vers l'AirDrive, en sélection multiple. Et en sens inverse, le téléchargement de contenu situé sur l'AirDrive vers le smartphone ou la tablette
Concernant l'affichage par catégories, il demeure tout de même un petit couac : l'interface qui trie ce qui peut être lu de ce qui ne l'est pas zappe des fichiers lisibles... Exemple en musique où seuls les MP3 et WAV apparaissent alors que l'AirDrive lit très bien les M4A. Pour rester dans la musique, nous retombons sur le même inconvénient qu'avec l'AirStash : à savoir que lorsqu'un morceau est en train d'être lu, si nous retournons à la liste des morceaux pour prévoir le suivant, la lecture se coupe...
La différence entre les deux type d'affichage... il manque quelques fichiers pourtant lisibles
Conclusion[/anchor]
L'AirDrive en version 32 Go (existe aussi en 16 Go) vaut plus ou moins le même tarif que le Maxell AirStash et ses 8 Go : environ 110 €. Mais c'est également à peu de chose près le même tarif que le Transcend StoreJet Cloud 64 Go ! L'AirDrive bénéficie d'une belle finition et d'un gabarit ultra compact. L'application S+ Flash se veut plus ambitieuse que AirStash+, cependant l'interface Web est elle à la limite de l'utilisable : lente et affreuse. Ca condamne directement tous les utilisateurs PC / Mac ainsi que les OS mobiles autres qu'iOS et Android.En matière de musique, l'AirDrive est tout aussi inutile que l'AirStash. En termes de photo, l'impossibilité d'afficher ses images en plein écran agace, même si la présence d'un zoom facilite la consultation. Pour la vidéo, l'AirDrive affiche une compatibilité similaire sur iOS, avec davantage de fichiers mais une limitation au 720p, et un peu meilleure sur Android. La différence, c'est que le bitrate maximum du produit PQI est relativement généreux par rapport à celui de Maxell. Il manque encore un mode bridge pour rendre l'AirDrive vraiment attrayant, gageons que la prochaine mise à jour de firmware comblera cette absence.