Simple ordinateur, vraiment ? Si la configuration retenue est plus ou moins susceptible de tenir au sein d'un boitier grande taille, la machine employée pour établir ce record n'est pas exactement à la portée de toutes les bourses : on y trouve en effet un duo de processeurs Xeon X5680 à 3,33 GHz pour un total de 24 coeurs logiques associé à la bagatelle de 96 Go de mémoire DDR3, ainsi qu'à une vingtaine de disques durs.
Une fois la machine assemblée, il ne restait plus qu'à faire appel au programme y-cruncher, conçu par Alexander J. Yee pour aligner des milliards de décimales derrière la fameuse séquence « 3,1415926... ».
Après 90 jours, les deux compères ont obtenu le score impressionnant de 5 000 milliards de décimales - soit plusieurs téraoctets de données - qu'il a fallu vérifier au moyen d'un second algorithme exécuté par une série de machines plus conventionnelles pendant quelque 64 heures.
Ils dament ainsi le pion au Français Fabrice Bellard, précédent détenteur du record avec 2 700 milliards de décimales depuis le 31 décembre 2009. Lui s'était toutefois contenté d'une machine standard, équipée d'un processeur Core i7 à 2,93 GHz et de 6 Go de mémoire vive. Plus tôt dans l'année, le « T2K Open Supercomputer » japonais avait calculé 2 500 milliards de décimales en un peu plus de 73 heures. Il occupait alors la 47e place du classement Top500, qui référence les supercalculateurs les plus rapides au monde.
Pi, c'est pour mémoire la valeur qui définit, dans un plan euclidien, le rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre. C'est aussi ce qu'on appelle un nombre irrationnel, dont la valeur ne peut être définie par le rapport de deux entiers. La course aux décimales peut donc se poursuivre à l'infini.