Discipline récente de l'e-sport, le cyclisme virtuel a déjà connu un premier scandale la semaine dernière. Cameron Jeffers, qui a remporté les championnats de Grande-Bretagne, a en effet été destitué de son titre, pour avoir utilisé un programme facilitant sa qualification pour la finale.
Une nouvelle affaire de dopage secoue le monde du cyclisme. Mais cette fois, il s'agit de cyclisme virtuel et de « dopage technologique ».
Cyclisme virtuel, pédalage réel
Commençons tout d'abord par répondre à une inévitable question : qu'est-ce que le cyclisme virtuel ? Cette discipline récente consiste à faire s'affronter plusieurs coureurs installés sur des home-trainers, c'est-à-dire des équipements permettant de s'entraîner sur son vélo à domicile. Si la course est virtuelle, via la présence d'écrans représentant le parcours, avec plusieurs difficultés qui influent sur l'effort à fournir, les concurrents doivent véritablement pédaler pour devancer leurs rivaux.Plusieurs championnats nationaux ont déjà été créés dans la discipline, y compris en France. En mars dernier, la Fédération britannique de cyclisme organisait sa compétition pour désigner le champion de Grande-Bretagne de cyclisme virtuel, en partenariat avec la plateforme spécialisée Zwift. Une course finalement remportée par Cameron Jeffers. Mais ça, c'était avant le scandale.
Un robot exploité pour rouler à sa place
Pour mieux comprendre l'affaire, il faut revenir sur les conditions de qualification à la finale. Car tout le monde ne peut pas se présenter pour concourir lors de l'événement retransmis en direct. Pour avoir le droit de défendre ses chances, il faut obtenir son sésame sur Zwift, en étant l'un des meilleurs sur la plateforme de cyclisme virtuel. Et comme dans de nombreux jeux, les heures passées sur le simulateur permettent de débloquer des équipements. Les joueurs les plus aguerris finissent ainsi souvent par obtenir le vélo virtuel « Zwift Concept Z1 », qui offre de meilleures performances dans le jeu.Comme tous les finalistes, Cameron Jeffers avait profité de l'avantage conféré par cet engin amélioré. Mais contrairement à ses concurrents, le futur champion l'avait obtenu de façon illicite. Il avait en effet recouru à un programme qui utilisait son compte pour simuler des heures d'entraînement à un rythme élevé. Une pratique interdite par les règlements de la fédération, même si ces derniers n'étaient pas encore en place au moment où Jeffers y a eu recours.
Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube la semaine dernière, le cycliste a toutefois reconnu que sa conduite était « contraire à l'éthique et antisportive ». Il a finalement été déchu de son titre, qui est revenu au deuxième de la compétition, James Philipps. Jeffers a, de plus, été suspendu six mois de toute participation à une course (virtuelle ou réelle) par sa fédération et condamné à une amende de 250 livres sterling (environ 280 euros).
Source : Forbes