A Futur en Seine, qui tient jusqu'au dimanche 16 juin au Centquatre à Paris, la voiture d'ADM Concept ne passe pas inaperçue. Certes elle détonne au milieu des stands plus traditionnelles, mais c'est surtout les possibilités qu'elle offre qui attirent l'attention : à l'aide d'un smartphone ou d'une tablette - peu importe l'OS : l'interface est sur le Web - il est possible d'allumer les phares, mettre le clignotant, tourner le volant - et donc les roues - et même la faire rouler.
La voiture contrôlable à distance ou sans pilote, ce n'est pas une nouveauté : on peut notamment citer Google dont les voitures « sans conducteur » sont expérimentées aux USA, ou encore l'initiative de Nissan. Mais pour Aerys, une entreprise française qui conçoit notamment des solutions logicielles autour des nouveaux usages mobiles, de telles possibilités de contrôles ouvrent la portière à des fonctionnalités variées. « On peut imaginer être prévenu sur son téléphone si quelqu'un casse la vitre de la voiture » explique Ymane Amrane, responsable des ventes chez Aerys. Verrouiller les portières à distance, s'assurer de chez soi que les phares sont éteints... les possibilités ne manquent pas, en plus de celle - fantasme ultime des allergiques aux créneaux - de pouvoir garer sa voiture de l'extérieur.
L'interface présentée par Aerys a beau n'être qu'un prototype, elle s'avère réactive et facile à prendre en main. La voiture, une Citroën C1 électrique modifiée par ADM Concept, utilise une connexion Wi-Fi pour interagir avec l'application Web, nommée Orbit. Cette dernière, réalisée en HTML5, fonctionne sur Android, iOS, Blackberry OS ou encore Windows 8. De quoi ne frustrer personne. A noter qu'Aerys utilise cette application pour de multiples usages, comme le contrôle à distance du célèbre robot Nao.
Pour Jean-Marc Le Roux, fondateur d'Aerys, un tel système pourra se trouver dans les véhicules d'un futur par si lointain. « C'est en marche aux Etats-Unis, mais aussi en Allemagne » explique-t-il. Le principal problème de l'ajout d'une telle interface s'avère aujourd'hui être un manque d'interopérabilité chez les constructeurs automobiles. « C'est un problème récurrent dans le monde de l'Internet des objets » ajoute Jean-Marc Le Roux, « mais la situation est en train de s'arranger, car les constructeurs s'intéressent à cet univers. »
Jean-Marc Le Roux met également en avant que ce prototype est la combinaison du travail d'entreprises française : Aerys et ADM. « L'innovation n'est pas forcément ailleurs » insiste l'entrepreneur. « La France a un grand atout : ses ingénieurs, il faut les garder, en leur prouvant qu'il y a encore des entreprises innovantes dans le pays. »
Aujourd'hui, Aerys cherche à s'informer sur les attentes des conducteurs concernant la voiture du futur : la firme lancera prochainement une phase de betatest à laquelle il sera possible de s'inscrire, dans l'optique de participer au développement de son partenariat avec ADM. Plus d"informations sur le site d'Open Cities.