Le Department of Homeland Security (DHS), l'agence gouvernementale américaine de la sécurité intérieure, milite pour l'adoption de la reconnaissance faciale à l'entrée et à la sortie du territoire américain pour les voyageurs étrangers. Dans une note disponible ici, elle a également proposé que celle-ci soit étendue à l'ensemble des citoyens américains.
Si la proposition de l'agence est approuvée, les vingt plus grands aéroports du pays devront être en mesure de l'appliquer dès 2021.
La reconnaissance faciale pour tous
La reconnaissance faciale est déjà expérimentée un peu partout dans le monde. Panasonic est d'ailleurs en train de fournir les aéroports japonais en équipements. En France, un essai de 18 mois doit être mené à l'aéroport de Paris Orly.Aux Etats-Unis, le DHS, dont le rôle est notamment de contrôler l'immigration, énonce clairement son objectif d'« identifier des criminels ainsi que des terroristes connus ou suspectés ». Jusqu'à présent, les citoyens américains ainsi que les ressortissants étrangers étaient exempts de certains contrôles obligatoires. La nouveauté réside donc dans l'extension du contrôle à l'ensemble des personnes souhaitant entrer ou sortir du territoire américain.
Impossible de « faire confiance au gouvernement »
Depuis quelques années, le DHS a de plus en plus recours à la reconnaissance faciale pour le contrôle de voyageurs dont le visa a expiré. La proposition de l'agence d'étendre ce contrôle ne plaît pas à l'American Civil Liberties Union (ACLU), l'une des associations de défense des droits les plus importantes aux Etats-Unis. Jay Stanley, l'un de ses analystes, a déclaré : « À maintes reprises, le gouvernement a informé le public et les membres du Congrès que les citoyens américains ne seraient pas tenus de se soumettre à cette technologie de surveillance intrusive pour pouvoir voyager. Ce nouvel avis suggère que le gouvernement renie ce qui était déjà une promesse insuffisante ».Selon le chercheur, « Les voyageurs, y compris les citoyens américains, ne devraient pas avoir à se soumettre à des analyses biométriques invasives simplement pour pouvoir exercer leur droit constitutionnel de voyager. L'insistance du gouvernement pour faire avancer le déploiement à grande échelle de cette puissante technologie de surveillance soulève de graves préoccupations en matière de protection de la vie privée ».
Jay Stanley a également estimé qu'il était impossible de « faire confiance au gouvernement », jugeant insuffisantes les garanties avancées en termes de sécurité des données. L'expert a rappelé qu'en juin dernier, les images et plaques d'immatriculation de près de 100 000 voyageurs ont fuité lors d'une cyberattaque.
Source : TechCrunch