Wikileaks devrait rester debout, même sans Assange

Olivier Robillart
Publié le 08 décembre 2010 à 16h25
Suite à l'arrestation de Julian Assange, le responsable charismatique du site Wikileaks, des questions se posent quant à l'avenir du site. Si d'un côté, les sites miroirs se sont développés afin de relayer les fuites d'informations, les attaques Ddos se multiplient également contre les anciens services qui collaboraient avec Wikileaks. Reste donc à connaître l'avenir du site de fuites.

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Julian Assange est actuellement placé en détention provisoire à Londres jusqu'au 14 décembre. Accusé de « sexe par surprise », la justice suédoise le soupçonne d'avoir commis un viol et des violences sexuelles l'été dernier. Plus intéressant, selon le quotidien britannique The Independent, des « discussions informelles » seraient déjà menées entre responsables suédois et américains afin d'aboutir à une extradition d'Assange vers les Etats-Unis...

Certaines pistes sont alors évoquées et d'anciens textes de lois sont ressortis du placard comme l'Espionage Act datant de... 1917 afin que les autorités américaines puissent condamner l'australien de 39 ans pour « activité anti-américaine ». Cet acte qui ne contrevient pas à la liberté de parole (selon ses termes) s'ajouterait alors aux accords passés entre Europe et Etats-Unis afin de faciliter l'extradition de personnes visées par un mandat d'arrêt international.

En dehors du cas Assange, reste donc la question du site Wikileaks et de son avenir. Kristinn Hrafnsson, porte-parole du site a donné les premières pistes. Elle affirme : « Wikileaks est toujours opérationnel. Nous allons continuer dans la même voie. Tout changement concernant la situation Julian Assange ne modifiera pas les plans mis en place ». Il faut donc croire que la multiplication des sites miroirs permettant d'accéder au contenu de Wikileaks représente l'avenir du site.

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Pour ce qui est de la renommée de Wikileaks, il semble qu'une partie des internautes se soient chargés de faire justice eux-mêmes en programmant des attaques Ddos. Le blog officiel de Paypal, Mastercard, Visa ont tous connu les affres de l'indisponibilité suite à un nombre trop important de requêtes...

Sans évoquer l'action des Anonymous, il semble que le cas Wikileaks et la réaction quasi-épidermique des autorités aient conduits à une fracture. Il est alors intéressant de se plonger dans le passé et de se remettre en mémoire le scandale qu'avait créé le Watergate aux Etats-Unis dans les années 70. Et de noter ainsi les réactions totalement différentes des gouvernements en place.

Le président américain d'alors, Richard Nixon, avait été accusé d'avoir placé des micros chez ses concurrents politiques. A l'époque, les deux journalistes qui avaient exhumé l'affaire tiraient leurs informations d'un informateur appartenant aux services secrets, appelé également « Gorge profonde ». La principale conséquence de ce scandale avait alors été la promulgation de lois levant certains secrets et élargissant les libertés de la Presse américaine (appelées aussi Sunshine laws).

A l'heure où certains se recueillent sur la mort de John Lennon, personne idolâtrée assassinée en pleine rue de cinq balles dans le dos, on pourrait peut-être se réapproprier parmi ses dernières paroles tirées de « The ballad of John and Yoko ». Lennon évoquait alors sa célébrité ainsi : « Au rythme où vont les choses, ils me crucifieront bientôt »... A quand un martyr Assange ?
Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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