« Il serait intéressant que le législateur puisse prendre en compte ce véritable racolage par Internet ». La déclaration du ministre de l'Intérieur Claude Guéant signifie que le Parlement devrait mener prochainement une réflexion sur le sujet. Précisément, le ministre estime qu'un flou juridique existe sur le racolage en ligne, un texte de loi pourrait donc venir soutenir les tribunaux.
Pour rappel, en France, la prostitution n'est pas clairement interdite. Le racolage (actif ou passif), tout comme le proxénétisme sont, eux, sanctionnés par la loi. Claude Guéant cherche donc à élargir le spectre légal existant à Internet. Il souhaite que les personnes qui font commerce de leur corps sur le Web puissent être condamnées au même titre que les prostituées.
Par cette déclaration, le ministre de l'Intérieur chercherait donc à faire le tri dans la myriade de sites et de services proposant entre autres massages ou services d'accompagnement féminins. Sous couvert d'un relatif anonymat, ces sites peuvent en effet cacher de véritables réseaux de prostitution.
Par contre, le ministre a été plus que prudent au sujet d'une éventuelle pénalisation des clients, comme le souligne l'édition en ligne du Figaro. Pour Guéant, « il est à ce jour encore difficile de faire un délit de la pratique du client alors que la prostitution elle-même n'est pas un délit ».
Aux Etats-Unis, le problème avait été soulevé à cause notamment du site de petites annonces Craigslist. Le portail avait supprimé sa rubrique « services adultes ». Un rectangle noir avec le mot censuré avait alors pris sa place suite à de violentes critiques pour racolage et prostitution...