De son côté, l'Afnic note que cette technique a déjà été abordée nombre de fois dans des décrets ou projets de lois comme ceux mettant en place l'ARJEL, la LOPPSI 2 en France ou encore les SOPA et PIPA outre-Atlantique. Toutefois, le Conseil scientifique du bureau d'enregistrement qualifie cette méthode de filtrage de « peu efficace » et en énumère les défauts.
« Tant que le contenu demeure en ligne, le filtrage d'un nom de domaine n'atteint pas totalement son objectif. L'utilisateur peut toujours accéder au contenu visé, soit en tapant directement l'adresse IP du serveur, soit en mettant la correspondance nom-adresse dans un fichier sur sa machine. Le site peut également créer des noms alternatifs ne faisant pas partie de la liste des sites bloqués », explique-t-il. De même, l'utilisation de proxys, de VPN ou de résolveurs DNS « alternatifs » peut mettre à terre la mise en place de ce type de filtrage.
En outre, le recours au blocage entraîne généralement de nombreuses redirections. En conséquence, l'internaute « perd un des repères de confiance lorsqu'il consulte un site web ou reçoit du courrier électronique [...] le blocage expose donc l'utilisateur à de nouvelles menaces ». De même, les risques de surblocage peuvent intervenir en cas de filtrage de plusieurs sous-ensembles de pages.
L'Afnic conclut son propos en rappelant que le DNS « n'a pas été conçu pour filtrer les contenus ». Il s'avère portant le moyen le plus rapide utilisé pour éviter temporairement la diffusion de contenus.