En mars dernier, la dirigeante se disait « vraiment satisfaite des performances du premier trimestre ». A la fin 2013, elle affirmait « être rassurée par les résultats du quatrième trimestre ». Trois mois plus tôt, la directrice se félicitait même de sa politique d'investissement... Mais en juin 2014, force est de constater que le ton a changé. Attendue comme le messie par Yahoo mais aussi par ses actionnaires, l'ancienne figure de Google affiche désormais sa déception.
Il faut dire que les indicateurs de la société au deuxième trimestre ne sont pas bons. Le chiffre d'affaires décline de 4% sur un an à 1,08 milliard de dollars, alors qu'il stagnait au trimestre dernier. La faute aux bannières publicitaires (plus d'un tiers du chiffre d'affaires de Yahoo), dont les revenus ont baissé de 8% comparé à juin 2013, une chute qui s'était pourtant progressivement amenuisée au cours de l'année 2013.
Aucun chiffre dévoilé sur mobile
Le nombre de bannières vendues a beau avoir progressé de 24% sur un an, cette performance est contrebalancée par la chute, de 24% aussi, du prix par publicité. Seulement, dans le même temps, les annonceurs devraient augmenter leurs dépenses display de plus de 35% cette année, d'après eMarketer. Heureusement pour Yahoo, les revenus de la publicité du moteur de recherche (search) ont crû de 6%, et leur prix de 15%, atteignant 428 millions de dollars. Ce n'est pas encore suffisant pour équilibrer la balance.Mais les efforts de la société ne sont pas ici. Depuis plusieurs mois, Yahoo s'emploie à se développer sur mobile, au moyen de rachats de start-up comme Summly et à développer la publicité native, avec Gemini, afin de monétiser ses applications, comme le font Twitter et Facebook. La société ne dévoile pourtant aucun chiffre sur cette activité, Marissa Mayer se limitant à dire qu'elle a doublé - mais cela partait de zéro...
« Je reste confiante dans l'avenir de Yahoo, dans notre stratégie et dans le retour à une croissance de long terme », affirme la patronne, qui mettra plus de temps que prévu pour redresser le portail Web. Depuis deux ans, le groupe a tout de même avalé une quarantaine de start-up, qu'il lui faut maintenant digérer.