Yahoo est fixé sur son sort : il sera séparé en deux. Dans un communiqué publié dans la journée du mercredi 9 décembre, le groupe explique que ces deux entités hébergeront, pour la première : les actifs détenus dans l'e-commerçant chinois Alibaba (15 %) - s'en séparer lui coûterait trop cher fiscalement. Et pour la seconde : les activités historiques (portail d'actualités, recherche, messagerie, régie publicitaire...) et Yahoo Japan.
Les actions de la société nouvellement créée - et dont le nom n'est pas encore connu - seront distribuées au prorata de leur participation aux actionnaires de Yahoo. Pour sa part, la société existante restera cotée.
Un avenir bien sombre
Marissa Mayer, patronne de l'entreprise, désavouée par son conseil d'administration, affirme que cette séparation de la participation dans Alibaba, via cette scission inversée, « apportera plus de transparence sur la valeur des activités de Yahoo ». Selon Pivotal Research, la valeur du cœur de métier de Yahoo ne dépasse pas les 2 milliards de dollars, mais de nouvelles estimations font état d'une valorisation de 3 à 4 milliards.Contrôlée par les actionnaires, cette nouvelle entité pourrait être cédée au plus offrant... Si l'opérateur télécom américain Verizon fait figure de favori, suite aux déclarations de son PDG, qui voit des synergies possibles avec AOL, d'autres prétendants sont évoqués par la presse américaine, dont le magnat des médias australien, Rupert Murdoch. Suite à cette annonce, le sort de Marissa Mayer, lui, n'a pas encore été fixé.
Si les activités Web de Yahoo et Yahoo Japan finissent absorbées par un autre groupe, la société historique aura bel et bien disparu, se résumant à un portefeuille ne détenant qu'une participation (dans Alibaba). Une configuration inédite qui pourrait le mener à prendre des parts dans d'autres sociétés - et devenir un fonds d'investissement -, ou finir par tout céder. Une chose est certaine, Yahoo est devenu une coquille vide.
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