Dans leurs rapports de transparence, les sociétés high tech publient régulièrement le nombre de requêtes émanant des autorités et visant à accéder aux données des comptes des utilisateurs. Parfois, ces requêtes sont invalidées parce que la procédure judiciaire n'a pas été respectée. Mais par moment, les agences gouvernementales finissent par récupérer ces données personnelles. Dans ce cas, l'internaute est généralement prévenu par le prestataire de service.
Ces requêtes sont classées confidentielles pendant un moment et pour illustrer leur nature, la société Yahoo a décidé de publier trois lettres dont le contenu n'est plus protégé par un accord de confidentialité.
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Les noms et adresses email ont été masqués. L'une de ces lettres liste les données que le FBI souhaitait récupérer, à savoir : le nom de l'internaute, la date d'ouverture du compte, son adresse physique, les autres identifiants associés au compte, les méthodes de paiement, toutes les adresses email associées, l'adresse IP, le numéro de téléphone, ou encore le fournisseur d'accès à Internet.
Une autre de ces lettres prévient la société qu'une enquête a été ouverte sur l'un de ses utilisateurs et demande à Yahoo de ne pas fermer ou interrompre son compte. Retrouvez ces documents sur cette page (PDF).
En septembre 2014, Yahoo avait décidé de lever le voile sur les pratiques des agences gouvernementales en publiant 1500 pages sur une affaire classée confidentielle jusqu'en 2013. Plus précisément, la firme de Sunnyvale expliquait qu'en 2007 et 2008 elle s'était opposée aux demandes du FISC (ou FISA Court), la cour fédérale américaine chargée de superviser les mandats de surveillance pour le FBI ou la NSA.
Seulement les autorités avaient notamment menacé d'infliger une amende quotidienne de 250 000 dollars à la société si cette dernière refusait de respecter les injonctions de la cour visant à accéder aux données des internautes. Yahoo explique que cette pression l'a obligé à se soumettre à ces demandes. La firme a continué ses procédures d'appel et a finalement perdu devant la cour FISA.