Tim Berners-Lee estime que le Web, qu'il a inventé, arrive "à un point critique"

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 06 novembre 2018 à 21h59
Tim Berners-Lee
Shutterstock.com

L'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, ne reconnaît plus le Web tel qu'il l'avait imaginé. Pour lui, il est exposé à différentes menaces qu'il a exprimées à Lisbonne lundi.

Il n'est pas si exagéré de dire que c'est grâce à lui si vous nous lisez aujourd'hui. Tim Berners-Lee, pape du World Wide Web, s'est exprimé devant la caméra de CNBC ce lundi 5 novembre, en marge du Web Summit de Lisbonne.

Et le Britannique de 63 ans a livré une vision tranchée du Web, qu'il estime être arrivé « à un point critique », notamment en raison des menaces telles que la concentration du marché, la violation de données et les fausses informations.

« Il y a eu un grand changement »

Tim Berners-Lee a sans doute eu une vision un peu trop idyllique et humaniste de son œuvre. C'est tout à son honneur, mais il reconnaît que le temps a fait son œuvre : « Si vous m'aviez posé la question il y a 10 ans, j'aurais dit que l'Humanité ferait un bon travail avec cela. Si nous connectons tous ces gens ensemble, ils s'entendront tellement bien... Je me suis trompé. »

Les mots du Londonien sont lourds de sens, lui qui voyait le Web comme un espace ouvert et constructif. Désormais, il regrette le trop-plein de publicités, le non-respect de la vie privée, les discours de haine et les fake news. « Il y a eu un grand changement » concède-t-il, « je pense que cela a été un point tournant. »

Il y a quelques jours, Berners-Lee précisait que son inquiétude était liée à des acteurs comme Google et Facebook, qui représentent « un danger de concentration. »

Tim Berners-Lee présente son « contrat pour le Web »

Pou lui, les gouvernements, les entreprises et les citoyens ont tous un rôle à jouer de façon à ce que le Web se replace sur sa trajectoire initiale. Et pour cela, l'informaticien a dévoilé lundi son « contrat pour le Web », via sa fondation, en souhaitant faire de la protection sur Internet un droit fondamental pour tous. Facebook et Google, eux, soutiennent déjà le contrat.

Ce contrat milite pour le respect de la vie privée des usagers mais aussi de leurs données personnelles. La World Wide Web Foundation considère qu'1,5 milliard de personnes vivent aujourd'hui dans des pays où la protection des données à caractère personnel est inexistante.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (5)
KlingonBrain

“et les fake news”

Il suffira de créer un ministère de la vérité qui n’autorisera que la vérité officiellement accréditée par les organes du gouvernement.

Et cette vérité officielle sera mise en oeuvre par des société privées.

Je recommande d’ailleurs un nom pour ce nouveau web : Pravda 2.0 …

Nmut

@KlingonBrain
Je ne sais pas si tu fais attention à ce que tu rencontres régulièrement sur le net (réseaux sociaux, youtube, …) et dans les médias “mainstream” comme disent les complotistes de manière péjorative (c’est en passant nier la démocratie mais c’est une autre chose).
Avec tes petites connaissances tu peux te rendre compte que toutes les infos sur les sujets que tu connais bien sont en majorité biaisées, voir totalement fausses sur les premiers, et juste avec des imprécisions, des petites erreurs ou un peu orientées sur les seconds suivant leur opinion ou niveau de vulgarisation.
Je vais juste prendre le truc le plus gros: la terre plate. Je travaille en ce moment sur de la cartographie et de l’étude d’impact (consommation et pollution) pour l’aéronautique. Je peux t’affirmer que pour le calcul d’un vol Sydney-Johannesburg que la conso dépasse largement la capacité d’un avion de ligne sur la terre plate, pourtant j’arrive à calculer la conso théorique à 150kg près par rapport au réel. Je passe aussi des heures à faire des algos pour simplifier les calculs d’orthodromie et de loxodromie (je te laisse regarder Wikipedia) pour des questions de performances (je dois calculer plusieurs milliers de trajectoires le plus vite possible), ce dont je me passerais bien (!). Bref, sur youtube tu cherches “terre plate” ou “flat earth” et tu trouveras des milliers de vidéos alors que pour “terre ronde” ou “debunking flat earth”, il y en aura beaucoup moins…
A ce demander si le plus gros des complots, cela ne serait pas justement de nous saturer l’intelligence avec toutes ces merdes pour discréditer la science et empêcher le raisonnement, tout ça pour pouvoir laisser libre cours aux populistes/extrémistes de tout poils qui vont TOUJOURS dans ce même sens.

Bon après ça (il faut que j’arrête le youtube binching, ça m’énerve à chaque fois! :-P), tu as raison, il faut faire attention au totalitarisme des idées… :slight_smile:

BetaGamma

Nous y sommes déjà !

ariakas

ouaif enfin c’est que du blabla tout ça…
c’est les considération niaiseuse d’un type apparemment important certes, mais ça n’en reste pas moins niaiseux

nirgal76

Bof, le vrai danger, c’est pas gogole et cie, c’est la bêtise humaine, suffit de lire les réseaux sociaux pour s’en convaincre.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles