Facebook est en bonne voie pour mettre en place l'utilisation des Credits, l'équivalent des Linden Dollars. Cette monnaie virtuelle a un cours totalement arbitraire : 10 cents le Credit, ce qui place la monnaie facebookienne entre le peso mexicain et le yuan chinois. Déjà annoncée l'an dernier, la monnaie virtuelle de Facebook est en cours de test chez les partenaires du réseau social.
La nouvelle monnaie - qui s'achète avec des dollars bien réels - permet d'acheter des objets virtuels, dans des jeux par exemple. Et c'est justement certains développeurs de jeux dédiés au réseau social qui s'insurgent, car la nouvelle monnaie viendrait avec des tarifs assez élevés, et introduirait une nouvelle forme de compétition pour les développeurs qui intègrent leur propre système de paiement virtuel.
Car pour chaque crédit qu'un marchand rachète, Facebook récupère 30%. Trente cents pour chaque dollar, selon le calcul réalisé par Robert Van Gool, fondateur d'une agence de développement de San Francisco baptisée Gonzo Games. Selon le PDG de Gonzo Games, le nouveau système introduit par Facebook et sa monnaie virtuelle l'aurait amené à abandonner le projet de vendre des toilettes virtuelles pour un jeu de course de voitures. On imagine bien le scandale en haut lieu, et Robert Van Gool envisage ni plus ni moins le portage de son jeu vers une autre plateforme.
Sauf que chez Facebook, on ne voit pas le problème, puisque selon Deborah Liu, une responsable de l'initiative Credits, la commission de 30% « est en accord avec les standards du secteur. » C'est également le taux qu'applique Apple lors de la vente d'objets virtuels au sein des applications sur iPhone, iPod Touch et iPad. Même si de mémoire de technophile, on n'a jamais entendu parler d'un quelconque chantage aux toilettes virtuelles sur une plateforme de la Pomme.
Facebook a toujours le temps de faire marche arrière, puisque le réseau social de Mark Zuckerberg n'a pas encore déterminé si sa nouvelle monnaie, testée par une centaine de partenaires à l'heure actuelle, allait remplacer tous les autres moyens de paiement sur le site. Bien que la demande soit encore faible sur Facebook pour des objets virtuels, le marché américain tous sites confondus est actuellement estimé à 1,6 milliards de dollars, ce qui pousse le réseau social à accélérer la mise en place d'une solution de paiement lui permettant une monétisation. Ce marché, généré pour moitié par les réseaux sociaux, a plus que doublé en un an. Zynga Games, qui est l'éditeur du jeu le plus populaire de Facebook, FarmVille, teste actuellement le système de Credits, mais a refusé tout commentaire.