Sale temps pour les revendiqueurs-de-parts-chez-Facebook. Après les jumeaux Winklevoss, qui ont définitivement jeté l'éponge la semaine dernière, c'est au tour de Paul Ceglia de connaître quelques difficultés. L'homme qui estime détenir 50% des parts de Facebook vient de perdre le prestigieux cabinet d'avocats chargé d'assurer sa défense. DLA Piper, une multinationale de la défense juridique avec 4 200 avocats dans le monde et plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires, n'a pas souhaité donner la raison de la fin de collaboration avec Ceglia.
« Au regard de nos obligations avocats-client, nous ne commenterons pas plus, » a expliqué DLA Piper. C'est un coup dur pour Ceglia, dont la demande était prise au sérieux essentiellement grâce au soutien de DLA Piper. Car pour Facebook, ses réclamations sont délirantes : « C'est un spécialiste de l'escroquerie avec une très longue liste de falsifications de documents et de vols de gens innocents à son actif. » Pour rappel, Paul Ceglia explique qu'il avait commandé un travail de développement au jeune Zuckerberg en 2003, qui l'aurait ensuite poussé à prendre 50% des parts de TheFacebook pour 1 000 dollars. Jusqu'à récemment, Ceglia réclamait même 84% des actions, puisque le contrat aurait stipulé une augmentation de son capital de 1% par jour de retard dans le lancement du réseau social. Paul Ceglia est depuis revenu sur sa décision, et ne réclame que la moitié du groupe.
Sauf qu'il n'a pour l'instant toujours pas fourni l'original du contrat, n'en donnant qu'une copie, ainsi que des emails, au tribunal de Buffalo, dans l'Etat de New-York. Pour Facebook, il s'agit de documents construits de toutes pièces, et aucun des emails échangés entre Zuckerberg et Ceglia ne faisait à l'époque mention de Facebook.
Dans tous les cas, la situation de Ceglia est légèrement compliquée, tant ce type de procès est une bataille d'avocats. Face à l'armée juridique de Facebook, Paul "50%" Ceglia n'a plus DLA Piper, mais un cabinet de quatre personnes baptisé Lake APC. Ce cabinet est généralement plus à l'aise avec les litiges dans l'immobilier ou la lutte pour la reconnaissance du droit à utiliser du cannabis médical. Ce qui ne semble pas déranger Ceglia, qui se dit ravi de travailler avec ses nouveaux avocats.