En 2011, Facebook lançait ses « Sponsored story ». Le concept : s'appuyer sur les contenus publiés par les membres pour les réaménager en publicités dont vous êtes le héros. le format permettait de créer une publicité à partir d'un statut, d'une interaction avec une page, d'une localisation (check-in) ou encore d'un « j'aime » en lien avec une marque.
Facebook a toujours précisé que le format respectait les paramètres de confidentialité des membres du réseau social. Si un statut partagé auprès de quelques amis était repris par l'outil publicitaire, seule cette audience était donc censée être visée par la « Sponsored story ».
Le problème, c'est que le mécanisme n'a pas fait que des heureux. Aux États-Unis, une plainte a même été déposée, de nombreux membres du réseau social se plaignant qu'une telle reprise soit imposée sans le consentement de l'utilisateur et en l'absence de toute rémunération. Ce format a été abandonné par Facebook au début du mois de juin, dans un mouvement de simplification et de recentrage de ses outils publicitaires.
Un recours collectif avait été ouverte en 2011 aux États-Unis, nombre d'utilisateurs refusant de voir leur photo ou leurs noms récupérés en vue de vendre des produits. Facebook avait alors préféré mettre un terme aux poursuites moyennant une compensation financière, s'élevant à 20 millions de dollars. Au début de l'année, le réseau social a donc fait parvenir à toutes les personnes concernées (125 millions de membres), une notice pour leur indiquer qu'ils étaient à même de se joindre à l'action s'ils estimaient ne pas avoir été au courant que Facebook s'arrogeait le droit de récupérer des données de ses membres pour monétiser son service.
Reste que la notice n'a été lue que par 2,2 millions de personnes et que moins de 615 000 d'entre eux se sont en effet engagés. Soit moins de 5% des utilisateurs concernés. Comme souvent dans les class actions américaines, cette affaire réjouira avant tout les avocats, qui empocheront à eux seuls 7,5 millions de dollars, sans compter le remboursement des dépenses engagées, liées à la procédure. Les plaignants explicitement nommés dans le litige recevront quant à eux 37 500 dollars. Les centaines de milliers d'hommes sandwich 2.0 restants devront en revanche se contenter de 15 dollars.
Ce vendredi, les avocats tenteront donc de conclure l'accord devant le juge californien, relate Forbes. Quiconque s'y opposerait aura l'occasion de s'exprimer. Quelque 70 objections auraient ainsi été déposées.