Après Google, Twitter, Microsoft, LinkedIn et autres Dropbox, Facebook a publié son premier rapport de transparence. Il s'agit de communiquer sur le traitement qui est fait des requêtes gouvernementales visant à obtenir des informations sur certains utilisateurs. Le réseau social mettra à jour ses données à un rythme semestriel.
Il faut dire que depuis l'éclatement du scandale Prism, les firmes ont bien du mal à mettre en avant leur bonne foi, surtout pour celles qui ont été présentées comme partenaires du programme d'espionnage de la NSA. Ces derniers jours, nous apprenions ainsi que l'autorité américaine avait versé plusieurs millions de dollars à ces dernières pour qu'elles investissent sur leur système. Le tout afin d'obtenir la certification de la Foreign Intelligence Surveillance Court.
Rappelons également que Facebook n'avait pas été plébiscité pour sa communication sur le sujet. L'Electronic Frontier Foundation ne lui avait en effet accordé que trois étoiles sur six dans son étude sur le comportement des plus grands acteurs américain du Web face aux requêtes gouvernementales.
Sur les six premiers mois de l'année, le réseau social a donc reçu entre 25 608 et 26 608 requêtes gouvernementales. Au total, environ 38 000 personnes seraient concernées. Si le nombre total n'est pas précisément connu, c'est parce que Facebook est confronté au refus des États-Unis d'autoriser une totale transparence concernant ces données. Pour le pays de l'Oncle Sam, Facebook n'indique ainsi qu'une fourchette comprise entre 11 000 et 12 000 demandes, portant sur environ 20 000 internautes. Et de préciser avoir accéder aux demandes des autorités américaines dans 79% des cas. Reste à savoir quel crédit donner précisément à cette évaluation.
La France parmi les pays les plus actifs
Peu après les révélations du Guardian sur les pratiques de la NSA, Google, Facebook et d'autres firmes avaient annoncé s'être tournés vers les autorités américaines pour que celles-ci les autorise à communiquer davantage de renseignements aux utilisateurs. Ils n'ont donc visiblement pas encore obtenu gain de cause. Le 17 juin dernier, le réseau social avait néanmoins révélé dans une note avoir reçu entre 9 000 et 10 000 requêtes, concernant plus de 18 000 internautes.
D'après les statistiques, les États-Unis concentreraient donc plus de 43% du nombre total de requêtes, pour près de 53% des utilisateurs visés.
À ce petit jeu, la France fait partie des pays les plus actifs, avec 1 547 requêtes sur les six premiers mois de l'année. Avec beaucoup moins de succès que les États-Unis, puisque Facebook précise n'y avoir accédé que dans 39% des cas. 1 598 utilisateurs ont été visés au total.
Seuls l'Allemagne, l'Inde, l'Italie et le Royaume-Uni ont formulé davantage de requêtes. Sur la nature des informations demandées, Facebook affirme qu'elles ne portent en général que sur des données basiques, « comme le nom » et la durée d'utilisation de l'utilisateur. Toutefois, « d'autres requêtes peuvent également concerner des journaux d'adresses IP ou du contenu de compte », précise-t-il. Et d'ajouter que « la grande majorité de ces demandes sont liées à des affaires criminelles, telles que des vols ou des kidnappings, dans le cadre d'enquêtes officielles ».