Fin mars, la Commission vie privée belge dévoilait un rapport dans lequel Facebook était accusé « d'espionner » les internautes, y compris les membres déconnectés du réseau social, et même les personnes qui ne s'y étaient jamais inscrites. Une démarche rendue possible grâce aux plugins sociaux, comme les boutons J'aime, associés à des cookies présents sur les machines des internautes.
Cette constatation, considérée dans l'étude comme « une violation du droit européen », est contestée par Facebook dans un long billet de blog publié le 8 avril. Ce dernier souffle le chaud et le froid : le début du message consiste à démonter un par un les éléments de l'étude, tout en valorisant le fait que l'usage des cookies est nécessaire pour « améliorer l'expérience sur Facebook » en matière de sécurité, de personnalisation des usages, mais également de publicité.
Un bug dans la Matrice
Facebook prône par ailleurs la transparence en matière d'utilisation des cookies. Il est vrai que le réseau social explique, au fil des pages de ses conditions d'utilisation, l'usage qu'il en fait et ce, depuis des années. Néanmoins, comme le constate The Verge, Facebook joue sur les mots : face aux accusations portant sur le fait qu'il empêche ses utilisateurs de désactiver les « publicités sociales », le réseau social répond qu'il est « possible de ne pas apparaître dans ce que nous appelons les Social Ads ». Il s'agit des publicités dans lesquelles les noms des utilisateurs apparaissent parce qu'ils ont aimé telle ou telle page. Ce qui n'est finalement qu'une partie du problème.Enfin, Facebook admet tout de même avoir découvert un bug capable « d'envoyer des cookies à des personnes même si elles ne sont pas présentes sur Facebook ». Un problème effectivement lié aux plugins sociaux, validant la découverte de l'organisme belge. « Ce n'était pas notre intention. Un correctif est actuellement en développement » ajoute le réseau social. Le bug n'aurait touché qu'un petit nombre d'internautes, selon Facebook.
La plateforme assure être en conformité avec les lois européennes, et rappelle qu'elle est largement scrutée par la CNIL irlandaise concernant l'usage qu'elle fait des données personnelles. Des audits fréquents ont lieu depuis plusieurs années, mais cela n'empêche pas Facebook d'être régulièrement visé par des attaques issues de certains pays européens, notamment l'Allemagne ou les Pays-Bas.
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