En août 2015, nous rapportions que Facebook planchait sur un concierge virtuel directement intégré au sein de Messenger. Baptisé M et soutenu par une intelligence artificielle, cet assistant a pour vocation à répondre aux questions posées par les internautes en langage naturel, et devrait à terme se révéler capable d'effectuer un certain nombre de tâches pour eux. Facebook pourrait officialiser ces travaux à l'occasion de la conférence F8 qui se tiendra le 12 avril.
Plus précisément, la plateforme serait constituée de bots, c'est-à-dire des algorithmes chargés d'effectuer des tâches de manière automatique. Mais couplés à un dispositif d'intelligence artificielle, ces derniers seraient alors en mesure d'entretenir une conversation avec un mobinaute. Selon plusieurs rapports, Facebook souhaiterait surtout ouvrir son « bot store », permettant à n'importe quelles sociétés de venir y greffer leurs services directement au sein de Messenger via un kit de développement spécifique.
A l'heure actuelle, les prestataires de services, qu'il s'agisse de Uber ou Pizza Hut, invitent les mobinautes à télécharger leurs applications mobiles pour effectuer et gérer les commandes. A l'avenir, il suffira de récupérer leurs bots sur Messenger puis de converser avec ces derniers. Plus besoin de multiplier les créations de comptes, Facebook dispose déjà de toutes les informations personnelles nécessaires à partager avec ces tiers. Si la stratégie de Facebook fonctionne, Messenger se transformera en une sorte d'invite de commandes universelle pour smartphones.
Facebook Messenger deviendra-t-il le centre de contrôle du smartphone ?
A l'instar des notifications aujourd'hui envoyées par les applications pour proposer du contenu en fonction d'un précédent achat, on peut imaginer que ces bots enverront simplement un message. Les sociétés seraient alors mises au même niveau que nos amis afin de capter davantage notre attention. On imagine par ailleurs que Facebook obtiendra une commission sur chacune des commandes effectuées au travers de Messenger. Or d'emblée, ces bots disposeront d'une base de 800 millions d'adeptes. Imaginons maintenant que la technologie soit portée sur la filiale WhatsApp revendiquant plus d'un milliard d'utilisateurs actifs...
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Plusieurs éditeurs de messageries mobiles ont déjà franchi le pas, c'est le cas de Telegram qui propose certains mots-clés pour effectuer une recherche d'images, créer des sondages, suivre un répertoire de GitHub ou encore créer un rappel. Chez WeChat, il est possible de commander un taxi. Dès ses débuts AOL Messenger permettait de recevoir un bulletin météo.
C'est donc les travaux en intelligence artificielle qui permettront de rendre ces algorithmes intelligents. A terme Facebook pourrait alors faire de l'ombre aux applications mobiles mais également aux assistants virtuels comme Siri, Google Now ou Cortana.