Facebook : un piratage du cerveau en bonne et due forme ?

Paolo GAROSCIO
Publié le 10 novembre 2017 à 10h03
Une nouvelle critique concernant Facebook fait le buzz aux Etats-Unis et pour cause : c'est Sean Parker qui attaque le réseau social. Peu connu du grand public, Sean Parker est le cofondateur de Napster, pionnier du peer-to-per, et l'un des premiers investisseurs de Facebook : il a pris, en 2004, 7 % du capital de l'entreprise. Lors d'une conférence organisée par Axios, Sean Parker n'y est pas allé de main morte.

En effet, pour le milliardaire, Facebook se nourrit des failles de la psychologie humaine, rien que ça.

Facebook : un « monstre » qui s'alimente de la gratification instantanée

La critique de Sean Parker n'est pas nouvelle mais le fait qu'il soit l'un des pionniers du réseau social qui a largement contribué à son explosion fait toute la différence. Il a déclaré à Axios que lui et les autres fondateurs dont Mark Zuckerberg savaient pertinemment que ce qu'ils allaient créer allait rendre les gens totalement dépendants.

« C'est exactement le genre de choses qu'un hacker comme moi peut penser parce que cela exploite une faille dans la psychologie humaine ». Les hackers utilisent en effet des techniques d'ingénierie sociale pour, par exemple, se faire passer pour un PDG ou encore voler des données personnelles. L'ingénierie sociale est à la base de toutes les arnaques de phishing bien que certaines soient bien plus efficaces que d'autres. Facebook serait donc un piratage de cerveau en bonne et due forme.

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Plus de posts, plus de likes, plus de commentaires

Ce qui est à la base de Facebook, tout le monde le sait, c'est l'effet gratifiant de voir une publication avoir des « like » ou des commentaires. Tous les réseaux sociaux fonctionnent ainsi, Facebook n'est que le plus développé de tous. Recevoir des « like » est traité, par le cerveau, comme une récompense ce qui fait qu'il va en vouloir toujours plus. L'utilisateur va donc publier à outrance car il sait que plus il publiera plus il recevra de likes, et ainsi de suite.

Sean Parker s'inquiète du monstre qu'il a aidé à créer, selon ses propres termes : « Dieu seul sait ce que est en train de faire au cerveau de nos enfants ». Car s'il a confié que lors de la création de Facebook la question que se sont posée les fondateurs était de comprendre comment faire pour que les utilisateurs passent le plus de temps possible sur le site, il semble voir aujourd'hui les implications de ce système : « La conséquence inattendue d'un réseau quand il se développe auprès d'un ou deux milliards de personnes... c'est qu'il change littéralement la relation que l'on a avec la société, avec les autres ».

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