Palihapitya avait rejoint Facebook en 2007, soit trois ans seulement après sa création, et était rapidement devenu vice-président de la croissance des utilisateurs.
Facebook : des interactions dopées à la dopamine ?
La conférence de Chamath Palihapitya n'a pas porté intégralement sur la question de Facebook : il a surtout été interrogé en tant que fondateur du fonds d'investissement Social Capital en 2011, après avoir quitté Facebook. Mais ça ne l'a pas empêché de revenir sur ses années Facebook, qui lui ont tout de même permis de créer son fonds d'investissement et d'attendre une fortune proche du milliard de dollars selon les rumeurs.Du coup, il a fait son mea culpa annonçant qu'il « regrette fortement » avoir participé à la croissance Facebook. « Je pense que nous avons créé des outils qui sont en train de déchirer la société » a-t-il déclaré devant les élèves de Stanford, avant de leur recommander de prendre du recul et d'arrêter d'utiliser Facebook pendant quelques temps. « Pas de discours civilisé, pas de coopération ; désinformation et fausses vérités ».
L'exploitation des vulnérabilités de l'Homme
Comme son ancien collègue Sean Parker, Palihapitya critique le principe des interactions entre les personnes à grands coups de « like » et de partages. Des interactions à court-terme qui jouent sur la vulnérabilité de la psychologie humaine et ce besoin de reconnaissance qui passe, en termes physiologiques, par la sécrétion de dopamine, l'hormone du plaisir : si quelqu'un « like » notre post, ça va nous faire plaisir et ça va nous inciter à en écrire plus pour obtenir de plus en plus de likes... et ainsi de suite.Ce cercle vicieux cause souvent des comportements à risque comme on peut en voir sur Youtube, où certains youtubeurs ne se privent pas de mettre leur vie en danger pour plus de vues (et dans ce cas présent plus d'argent). Sa solution est simple : il n'utilise que très peu Facebook et interdit même à ses enfants « d'utiliser cette merde ».
La critique de Palihapitya ne s'arrête toutefois pas là : l'homme d'affaires critique l'intégralité de la Silicon Valley et le système des fonds d'investissement qui, de ses propres termes, conduisent les investisseurs à mettre leur argent dans des « entreprises merdiques, inutiles et idiotes ». Autant d'argent qui pourrait, selon lui, être investi dans la recherche de solutions pour les problèmes du monde, comme le réchauffement climatique ou la recherche médicale.