L'affaire du contournement des réglages vie privée de Safari par Google rattrape aujourd'hui la firme de Moutain View : le Wall Street Journal rapporte que l'entreprise est actuellement sous les projecteurs des régulateurs américains et français qui s'intéressent de près au problème.
C'était déjà le WSJ qui, mi-février, dévoilait le comportement de Google, qui contournait le blocage des cookies liés à la publicité de Safari pour imposer discrètement ses fichiers de suivi, en vue d'un ciblage publicitaire de l'utilisateur. Selon Jonathan Mayer, le chercheur à l'origine de la découverte, Google ne se serait pas arrêté à l'ouverture d'une porte pour ses propres publicités et aurait également permis à Doubleclick de contourner le système de Safari.
Une fois le pot aux roses découvert, Google a fait marche arrière et a stoppé cette démarche, mais le mal était fait et aujourd'hui, l'entreprise risque de fortes amendes.
Aux Etats-Unis, c'est la Federal Trade Commission qui est en charge d'examiner si les pratiques de Google ont, ou non, violé les accords juridiques passés l'an dernier avec le gouvernement américain, dans lesquels la firme s'engageait à ne pas dénaturer ses pratiques de suivi des internautes. Selon une source proche de l'enquête, si la violation de l'accord était avérée, l'amende pourrait s'élever à 16 000 dollars... par jour et par violation. Difficile aujourd'hui d'estimer combien d'internautes ont été touchés par l'histoire, mais la somme pourrait être colossale. En outre, une autre enquête se focalisant uniquement sur l'infraction dans Safari sans prendre en compte les paramètres extérieurs est actuellement menée par un groupe de procureurs généraux américains. Les amendes dans ce cadre pourraient atteindre 5 000 dollars par effraction constatée.
Du côté de la France, c'est la CNIL qui a ajouté l'affaire Safari à son dossier lié aux changements de politique de vie privée de Google, au sujet duquel l'enquête est toujours en cours : la CNIL avait d'ailleurs demandé le report de l'application des nouvelles règles de confidentialité, une requête que Google n'a pas honoré.
En somme, la firme de Mountain View a eu beau adhérer à l'initiative Do Not Track et faire amende honorable suite à la découverte du problème, elle n'est pas pour autant sortie d'affaire, et elle pourrait payer très cher cette erreur.